Entrée par la grande porte dans «l’ère spatiale», il y a 11 ans, avec le lancement de son premier satellite d’observation de la terre «Alsat1», l’Algérie va participer avec la communauté scientifique internationale à un ambitieux programme de recherche sur l’un des grands mystères de l’Univers : les particules énergétiques cosmiques.
 Développé conjointement par des chercheurs japonais et ceux de 13 autres pays, dont l’Algérie, le projet «JEM-EUSO» (Extreme Universe Space Observatory onboard the Japanese Experiment Module) porte sur la réalisation d’un télescope particulier : il est destiné à étudier les particules extrêmement énergétiques du rayonnement cosmique en observant leur entrée dans l’atmosphère. Et puis, à l’inverse d’un télescope «ordinaire» orienté vers l’espace, JEM-EUSO, qui sera réalisé avec la collaboration de scientifiques algériens, sera en fait tourné en direction de la Terre.
Il sera porté par une fusée H-IIB (japonaise, ndlr) et installé sur la plateforme externe d’expérimentation du module japonais (JEM) de la Station spatiale internationale (ISS). Son installation sur l’ISS sera assurée par un véhicule de transfert HTV de l’agence japonaise d’exploration spatiale (JAXA, Japan Aerospace Exploration Agency). JEM-EUSO est un observatoire d’une nouvelle conception qui utilise de grands volumes de l’atmosphère terrestre afin de détecter les particules les plus énergétiques de l’Univers.
 Parmi les objectifs de la mission de JEM-EUSO, il y a notamment celui de percer le mystère de l’origine de ces particules, considérées par les astrophysiciens comme étant les plus énergétiques jamais observées dans l’Univers et, surtout, comment elles peuvent atteindre la terre. Une mission à laquelle participent les principaux pays ayant une très grande expérience dans le domaine de la recherche spatiale et, particulièrement, l’industrie spatiale, dont les États-Unis, la France, le Japon. En outre, «c’est un projet qui regroupe plus de 300 chercheurs de renom de par le monde, affiliés à 80 instituts et agences prestigieuses, telles que la Nasa et l’agence japonaise Jaxa», selon le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki. Il a précisé, lors d’une conférence de presse tenue au Centre de développement des technologies avancées (CDTA) de Baba Hassen, que l’Algérie participe à ce projet avec 31 chercheurs issus des universités d’Annaba, Constantine, Tlemcen, Msila et Jijel, et deux centres de recherche, le CDTA, son unité de Sétif et le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG, Bouzaréah).
Le CDTA sera le «point focal» du projet dans ce programme, selon le ministre qui a affirmé que la proposition de la participation financière de l’Algérie s’élevait à un million de dollars et sera destinée au déplacement des chercheurs pour l’acquisition du savoir-faire et la conception de certaines parties de ce télescope particulier. Outre l’Algérie et le Japon, les autres pays participant à ce programme sont les États-Unis, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Mexique, la République de Corée, la Russie, l’Espagne, la Slovaquie, la Suède, la Suisse, la Pologne et la Bulgarie.

Déjà, onze ans après Alsat1
Avec sa jeune expérience dans le domaine spatial, l’Algérie est en fait le seul pays «arabe, musulman et africain à être admis dans ce cercle de recherche, après deux années d’évaluation par des experts internationaux, des potentialités scientifiques et technologiques algériennes», s’est par ailleurs félicité le ministre. Sur le plan technique, ce télescope, d’un diamètre de 2,65 m, est très rapide et offre un grand champ de vue (60 degrés, soit une surface au sol d’environ 250 km de rayon). Installé sur l’ISS à une altitude d’environ 400 km, JEM-EUSO fera le tour de la Terre en 90 minutes. L’intégration de l’Algérie dans le cercle restreint des pays dont la recherche est très avancée dans le domaine spatial est en fait le couronnement des efforts des scientifiques et des travailleurs de l’Agence spatiale algérienne (ASAL). Et cela fait, presque jour pour jour, 11 ans que l’Algérie a réussi à mettre sur orbite son premier satellite d’observation de la Terre, Alsat1, lancé le 28 novembre 2002 à partir de la base spatiale russe de Plesetsk.
 Depuis, l’Algérie a mis au point, réalisé et lancé, dans le cadre de la coopération scientifique algéro-indienne, un second satellite d’observation de la Terre avec une haute résolution, Alsat2A, mis sur orbite le 12 juillet 2010 à partir d’un lanceur indien. Ce second satellite algérien renforce la «présence de l’Algérie dans l’espace», avait alors annoncé le directeur de l’ASAL, Azzeddine Oussedik. Le programme spatial algérien, qui couvre la période 2006-2020, doté d’un financement de quelque 82 milliards de dinars, porte sur le développement de la recherche spatiale, la formation d’ingénieurs nationaux et la construction de satellites d’observation. Plusieurs projets de satellites d’observation de la Terre sont déjà sur leur ‘’rampe de lancement’’, selon des sources proches de l’ASAL.


La M'laya revient

Published in La Revue de Presse November 17 2013

La M'laya, ce voile noire qui distingue les femmes de Constantine et de sa région, sera de retour aujourd'hui même dans une manifestation intitulée « une journée en M'laya constantinoise » et dédiée à l'hommage et au souvenir. Une association féminine locale vient de lancer en effet une invitation aux femmes de la ville pour « porter la M'laya et Laajar en cette journée du 16 novembre 2013 dont l'objectif est, bien sûr, de rendre hommage à nos mères et à nos grand-mères et remettre la M'laya au goût du jour en valorisant ce signe merveilleux de notre riche patrimoine ». Les initiatrices de cette « sortie » originale se sont donné rendez-vous à la maison de la culture Mohamed Laïd Al-Khalifa pour un défilé qui sera ponctué par une petite promenade, vêtues en M'laya, dans les rues de Constantine et distribuer des dépliants sur l'origine de ce voile désormais légendaire, puisque l'histoire fait remonter ses origines à la mort de Salah Bey.

Dans une présentation sommaire, les organisatrices de l'évènement notent que la femme constantinoise se distingue dans l'art et la manière de porter la M'laya. Et ce faisant, elle renvoie un symbole de pudeur (Soutra) tout en mettant en valeur sa beauté. Ne dit-on pas en effet que plus on cache, plus on laisse la place à l'imagination. Mais ce célèbre voile noir a laissé sa place dans l'histoire de la ville en ce sens que les historiens et les chroniqueurs disent de la M'laya qu'elle a joué un rôle non négligeable dans la résistance de la ville, que ce soit au cours de sa conquête par les Français à partir de 1837 ou au cours de la guerre de libération nationale de Novembre 1954. « Dans ce dernier combat, nous explique un ancien qui connaît bien l'histoire passée et contemporaine du vieux rocher, la M'laya a servi pour convoyer les armes destinées aux fidayines qui vont exécuter des opérations de combat, à soustraire les combattants de la libération aux recherches policières conduites par l'armée françaises et en les aidant à se déplacer d'un lieu à l'autre ». Et une vieille femme d'ajouter : « De mon temps, la dignité et la pudeur de nos femmes étaient mieux conservées par la M'laya noire que par tout autre voile du genre de ceux qui sont actuellement à la mode ».

Pour terminer, disons que la manifestation qui sera organisée aujourd'hui servira aussi de répétition dans la perspective de la grande manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» que va organiser la cité de Benbadis.


La chaîne de télévision «TV 5 monde» a effectué récemment un reportage sur les travaux de réalisation du Transrhumel, laquelle réalisation donne déjà beaucoup de fierté aux Constantinois.

Mais, il existe une petite déception «collatérale», car des ingénieurs et des techniciens rattachés au projet du grand pont transrhumel de Constantine, confié la société brésilienne Andrade Guttierez, indiquent que les deux grands projets consistant en la réalisation d'un pôle culturel au quartier du Bardo et du prolongement de la voie du Transrhumel vers l'autoroute Est-Ouest et l'aéroport international Mohamed Boudiaf, qui, pour rappel, ont été confiés à cette société brésilienne, se trouvent actuellement bloqués au niveau des instances locales alors que les sondages et les études techniques les concernant ont été bien achevés.

Situé dans le quartier du Bardo, le premier projet, qui s'inscrit dans la préparation de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2O15», est constitué d'un pôle culturel comprenant un opéra, une grande salle de spectacle et une bibliothèque, a été délocalisé vers le quartier de Zouaghi et ce transfert de site n'a pas plu à la ministre de la Culture qui, lors de son dernier passage à Constantine, aurait demandé aux autorités locales de proposer un autre site compris dans l'hyper centre de la ville. Le second projet est inscrit dans le sillage du pont lui-même et est constitué par le prolongement de la voie du Transrhumel et son raccordement avec l'autoroute Est-Ouest au niveau du quartier de Zouaghi, ainsi qu'à la pénétrante de l'aéroport international Mohamed Boudiaf.

A propos de la livraison du projet du Transrhumel, les mêmes sources ont confirmé la date de fin décembre prochain pour l'achèvement de l'opération d'assemblage de toutes les parties du pont. «Ne resterait alors que de menus travaux de finition, comme le bitumage de la voie et l'électrification. Et la livraison complète du projet est prévue pour le 24 avril 2O14», ont assuré nos sources. Pendant ce temps, signale-t-on encore, trois entreprises portugaises, sous-traitant avec l'entreprise brésilienne au niveau de ce chantier, auraient déjà commencé à rapatrier matériel et personnel.

A titre de rappel, faisons une rétrospective sur cette nouvelle infrastructure qui a été baptisée à l'avance «le Pont de l'Indépendance» par le président de la République Abdelaziz Bouteflika. Construit en plein cœur de Constantine, le viaduc transrhumel va jouer un rôle structurant dans la modernisation de la ville. En décrivant cet ouvrage qui est déjà considéré comme une référence au niveau international, ses concepteurs parlent de caractéristiques techniques (architecture et ingénierie) qui ont permis de créer un ouvrage d'une grande légèreté et élégance en considérant que le 8e pont de Constantine intègre des formes harmonieuses dans son environnement visuel. La conception des lignes architecturales de ce pont est l'œuvre d'un architecte norvégien qui avait commencé par observer la vallée du Rhumel depuis le pont de Sidi-Rached et a fini par décider que la vue splendide vers le sud devrait être préservée et qu'il serait indispensable de créer un pont élancé et élégant. Le viaduc transrhumel va créer une nouvelle liaison entre les deux versants du Rhumel. Le tablier du pont est soutenu par des haubans reliés à deux pylônes de 13O mètres de hauteur. Le viaduc et ses principaux accès ont une longueur de 1.110 mètres et ils sont insérés dans une structure totale de 4.3OO mètres de routes et d'accès. Le tablier lui-même a une longueur de 756 mètres et la travée principale du pont, entre les deux pylônes, est de 259 mètres et s'élève à une hauteur de 6O mètres. Le tablier a une largeur de 27 mètres, constitué par deux fois deux voies et deux trottoirs. Pendant la construction de l'ouvrage, l'entreprise de réalisation, la société brésilienne Andrade Guttierez, a signé un protocole de coopération avec le département du génie civil de la faculté des sciences et de l'ingénieur de l'université Mentouri de Constantine pour la formation des étudiants sur les chantiers. Et, heureuse coïncidence, l'université de Constantine constitue un exemple historique d'une collaboration réussie entre l'Algérie et le Brésil puisqu'elle a été réalisée en 1969 selon les dessins et plans de l'architecte brésilien Oscar Niemeyer, l'un des plus prestigieux architectes au monde, qui est décédé récemment.


Cette structure vient à point nommé au secours des malades du cancer, notamment ceux nécessitant une radiothérapie, dont des milliers sont en attente d’un rendez-vous.

Athéna Médical Center est le premier centre anticancer du secteur privé, de l’investisseur Dr Mehdi Bouzidi, oncologue. Erigé sur le boulevard dit des Cliniques, à la cité Zouaghi (Aïn El Bey), ce mégaprojet a coûté 120 milliards de dinars, et devra atteindre les 200 milliards d’ici son achèvement. Selon sa P.-D.G., Dr Ghania Belkhodja, il sera partiellement opérationnel avec notamment le service de radiothérapie, qui accueillera les patients souffrant du cancer à partir de la fin du mois en cours. Les autres services, comme ceux de chirurgie de la médecine nucléaire, d’anatomopathologie et de chimiothérapie, ouvriront l’année prochaine.

Notre interlocutrice nous explique : «Ce centre est une première à l’échelle nationale ; il a vu le jour grâce au dévouement d’une jeune équipe, l’oncologue Mehdi Bouzidi, mon fils, le physicien médical Dr Mohamed-Saleh Bali et le radiothérapeute Dr Brahim Sahli. Cette équipe a galéré durant ces six dernières années à cause de la bureaucratie et de l’incompétence de certaines administrations, qui, honnêtement, nous ont fait vivre un vrai calvaire. Eu égard à mon âge et à ma carrière de 30 ans en tant que médecin, je croyais peu à la réussite d’un tel projet en Algérie, finalement ces jeunes ont pu mener cet investissement à bon port.»

Et d’ajouter : «C’est la détresse des malades du cancer qui a suscité en nous la volonté de leur venir en aide ; l’équipe a travaillé dur, depuis 2007, pour la concrétisation de ce projet.» Notons que le  service de radiothérapie est équipé de deux accélérateurs de type Rapid arc, et d’un scanner pour la simulation, un nouveau matériel essentiel à une bonne radiothérapie. Selon le physicien médical, Dr Mohamed-Saleh Bali, c’est un équipement de dernière génération, importé des Etats-Unis, qui permet «la fixation du malade selon le repositionnement souhaité, la reproduction du traitement et la réduction des effets secondaires de la radiation, sans compter le gain de temps».

Le staff médical de radiothérapie est composé d’un oncologue, de deux spécialistes en radiation, de trois physiciens médicaux et d’une équipe de manipulateurs en radiologie. Le coût des consultations, du traitement et de l’hospitalisation d’un patient, encore en cours d’étude, sera fixé en fonction du nombre de séances de radiothérapie, nous dit la directrice. A titre d’exemple, un cancer de la prostate nécessite 35 séances de radiothérapie. Mais la bonne nouvelle est que les tarifs appliqués seront, selon notre interlocutrice, largement inférieurs à ceux appliqués en Tunisie. Il convient, cependant, de noter que pour le moment il n’existe aucune convention entre le centre et la CNAS, c’est-à-dire que le patient doit assumer tout seul la totalité des frais de soins.
 

O. -S. Merrouche

Jusqu’au 10 octobre se tient à la galerie d’art de l’Etablissement Arts et Culture à Didouche Mourad (Alger) ,une exposition de photographies et  de peintures qui met en scène des personnages  « anormaux » qui surgissent dans l’espace public offrant ainsi  aux passants un spectacle « hors du commun » qui vient les arracher à un quotidien monotone…L'exposition est initiée par le collectif Asswad depuis le 28 septembre dernier. Elle est baptisée El Tibaq.

Des artistes algériens mais aussi des artistes espagnoles amateurs ou professionnels  qui à travers des photographies ou des tableaux osent l’imagination où la part de la réalité est moindre. L’un des artistes présent à l’exposition, en l’occurrence Mazia Djab du collectif artistique Assawad photographe met en scène des personnages dans un espace public algérois, ses photographies prises à la Casbah  ou en encore à la rue Didouche Mourad saisissent des moments « fantastiques » où désintéressé du regard de l’autre.

Uun couple s’adonne à une séance photo pas comme les autres. L’un des deux personnages se promène avec une paire de « belighas » à ses pieds, et l’autre personnage féminin adossé au mur habillé un peu « bizarrement » lit un journal algérien arabophone devant un kiosque situé à Didouche Mourad.

Un autre jeune artiste, Nassim Ouafek, la trentaine, autodidacte, à travers un tableau nous donne à voir une Casbah d’Alger baignée dans une ambiance morne où les ruelles désertes cèdent la place à des douérates ou maisonnettes  fièrement érigées. Ouafek comme Mazia interrogent chacun à sa manière  l’espace urbain.

Si Mazia et Mohamed Benhadj du collectif Assawad questionnent l’espace public  en le faisant sortir le temps d’une séance photo de son conformisme marquant ; Meriem Leghouati peintre autodidacte tente   d’interroger l’espace urbain malade de sa dualité. Deux tableaux en noir et blanc qui nous montrent deux femmes  face à face, l’une en haïk au caractère effacé et l’autre en habits modernes au caractère plus affirmé, la cigarette à la main. Sans donner de réponse, l’artiste interroge finalement cette « différence » vestimentaire ou caractérielle qui peut être a du mal à se réconcilier…

Abdou Charef également peintre autodidacte, lui interroge quelque part le  corps de la femme  telle que perçue par  notre société. Il met en scène le corps d’une femme mi nue mitraillés par des regards curieux, des yeux l’observent, le scrutent de partout…avidement.

 

Trois questions à Mazia  Djab du collectif Asswad :

 

« L’art urbain pour  se libérer des carcans »

 

Parlez-nous un peu plus de vos photographies déroutantes ?

C’est une préparation qui commence par l’écriture. Après cela nous donnons libre cours à la spontanéité. Avec Mohamed Benhadj artiste graphiste, nous tentons à travers nos œuvres d’interroger nos traditions. Ou plus exactement comment dans la pensée arabe  se conjuguent le traditionnel avec l’individualisme.  Trop de conformisme pèse sur notre société, un conformisme qui handicape notre part d’originalité surtout chez les jeunes où l’éducation, l’enseignement l'ont freiné.  Nous essayons à travers nos séances photo apparemment improvisées par exemple à la Casbah de permettre à nos jeunes de rêver. Comme dans le tableau où un personnage habillé comme dans un conte de fée  fait irruption dans une ruelle à la Casbah…

Pourquoi parlez-vous de traditions et individualisme ?

Il est vrai qu’il y a des traditions que nous devons garder précieusement, d’autres dont nous devons se débarrasser. Certes cela ne se fait pas du jour au lendemain. C’est à nous artistes de travailler cela et ce, en exprimant la part d’originalité de notre société, notre part d’originalité .En fait jusqu’à nos jours encore nous surfons sur deux vagues où l’individualisme et le traditionnel se rejettent. Si nous voulons qu’ils cohabitent en paix nous devons justement être nous-mêmes  encore une fois en extériorisant cette part d’originalités de nous-mêmes.

Parlez-nous un peu plus  de cette vidéo exposée actuellement où vous vous promenez un carton sur la tête à la rue Hassiba Ben Bouali ?

En fait c’est toujours dans le même esprit que nous nous inscrivons. Comment  dans une rue comme Hassiba des gens vont réagir en voyant un personnage se promener avec un carton sur la tête ? Les réactions sont mitigées. Parfois moqueuses, d’autres fois plus admiratives…Mais notre but ce n’est pas  de faire réagir les gens ou les provoquer. C’est simplement de dire qu’au final on peut être nous-mêmes et mieux encore d’exprimer des possibilités qu’aujourd’hui les jeunes perdent de vue à force de trop se conformer. 

 

Le collectif Asswad réunit  Mazia  Djab et Mohamed Benhadj, il a vu le jour il y a de cela deux ans.

Hamida Mechaï

Vendredi soir, le chanteur turc, Hamdi Dimitri Oglo, a clôturé en beauté la 7e édition du Festival international du malouf, au Théâtre régional de Constantine (TRC).

Une manifestation dédiée annuellement à cette musique authentique. Avec sa troupe composée de six musiciens, le chanteur, à la voix chaude, a présenté un répertoire musical riche et varié de la musique turque, interprétant comme entrée en matière des mouachahate turques sur le mode rasd dhil, isbahan et hijaz, qui ont enchanté l’auditoire. Visiblement ravi de l’accueil chaleureux du public, Hamdi Dimitri enchaîne dans la langue arabe avec Ya taira tiri ya hamama, de la diva Fairouz et Kadouka el mayal de Sabah Fakhri, avant d’interpréter Bint el chalabia de Fairouz, allant de la langue arabe à la langue turque avec naturel et aisance.

Musicologue et enseignant au Conservatoire d’Istanbul depuis plus de 30 ans, Hamdi Dimitri Oglo a déclaré après sa prestation que les chansons turques présentées sont «anciennes de plus de 600 ans et représentent l’empire ottoman et toutes les influences musicales et culturelles des peuples qui ont constitué cet empire». Il a également fait part de son souhait de coopérer avec des chanteurs de malouf constantinois, car, a-t-il dit, «la richesse de ce genre de musique a toujours attisé (sa) curiosité».

Puis, la troupe féminine jordanienne, Naya, constituée de sept musiciennes, a pris le relais dans la deuxième partie de la soirée de clôture de cette édition pour gratifier le public avec des chansons de Jordanie et des pays du Cham. La chanteuse de la troupe, Lyna Salah, à la voix suave, a entamé sa prestation en interprétant un mouachah Ya ghoussna naka suivi de Doukou el mahabidj de Fairouz, avant de puiser dans le patrimoine de son pays pour entonner avec les membres de la troupe Raf el hamam meghared. La clôture de la 7e édition du Festival international du malouf, qui a attiré un large public de mélomanes depuis son ouverture au Théâtre régional de Constantine, a été marquée par un vibrant hommage à Tahar Benkartoussa (1881-1946), un des maîtres du malouf, considéré comme l’un des meilleurs flûtistes de son époque.
 


 

Fait inédit dans cette manifestation : la fille de la ville marocaine d’Essaouira a chanté un mouachah en galicien, un parler régional de la Galice, en Espagne.

Quand une femme chante avec une telle splendeur et un tel raffinement, elle finit, forcément, par gagner tout le respect du public, un public, à vrai dire, émerveillé. Ce dernier a gardé un silence religieux pendant tout le spectacle animé, lundi dernier, par la Marocaine Samira Kadiri, lors de la troisième soirée du festival international du malouf organisé au théâtre régional de Constantine. Accompagnée par la troupe Arabesque de la ville de Tetouan, douée d’une voix douce et suave, elle étalera tous ses talents de cantatrice en interprétant non seulement des mouachahate des plus connus, mais aussi le Qasida mystique soufi d’Ibn El Arabi. Il est rare de voir une chanteuse allier à la fois une voix merveilleuse, au timbre naturellement cristallin, et une connaissance parfaite de leur répertoire.

L’exemple de Samira Kadiri, qui a chanté Faïrouz dès l’âge de neuf avant, avant de faire une longue carrière musicale, est vraiment édifiant. «Nous devrions être fiers de ce riche patrimoine musical qui nous a été légué par nos ancêtres, depuis Zyriab, avec toutes ses règles et ses bases, et quoique nous chantions le malouf, El Gharnati, El Ala ou El Mouachah, nous devrions le sauvegarder jalousement et le transmettre aux générations futures, même s’il provient de l’Andalousie, c’est un répertoire qui nous appartient et il nous revient de l’authentifier», a-t-elle noté entre deux partitions.

Des propos émanant d’une femme connue pour être une icône dans le bassin méditerranéen, pour ses qualités artistiques et son engagement en faveur du partage de la musique comme langage universel entre différentes cultures. Issue d’une famille de chorafa de la zaouia Kadiria Charkaouia, l’enfant d’Essaouira, actuellement à la tête de la direction de la culture de Tetouan, a étonné tout le monde, lundi dernier, en chantant un mouachah en galicien, parler régional de la Galice (dans l’extrême nord-ouest de l’Espagne), proche du portugais.

Un fait inédit dans les annales du festival international du malouf. «En menant des recherches durant mes différentes tournées en Europe, je suis tombée sur des poèmes remontant à l’époque entre le 11ème et le 14ème siècles chantés en galicien ; en faisant un rapprochement avec des textes arabes, je fus surprise de découvrir qu’il s’agissait pratiquement des mêmes poèmes», a-t-elle confié. Ce que le public ne manquera pas de savourer, grâce à une musique envoûtante.

Magistral Saâd El Adhami

Après la troupe Toyour Dejla qui a fait sensation l’année écoulée, le public constantinois a renoué lors de la deuxième partie de la soirée de lundi, avec le patrimoine de la terre de Mésopotamie, grâce à la prestation du grand artiste irakien Saâd El Adhami. Un spectacle de presque une heure où le grand maître du maqâm El iraqi a présenté les plus célèbres chansons, telles «Oum El abaya», «Men koul men tahwah yahwaka qalbouhou», «Leila» et autres poèmes d’amour chantés depuis des générations. Malgré le poids de l’âge et la fatigue d’un long voyage, Saâd El Adhami a été magistral.

Une voix puissante et une forte présence. Il est des artistes qui vous marquent, surtout pas leur humilité, leur simplicité et leur dévouement à leur art. Un art qui le passionne depuis quatre décennies, après avoir puisé de l’école du grand Mohamed El Qabandji, véritable référence dans son pays surtout qu’il a eu pour disciple l’illustre Nazem El Ghazali, qu’il est inutile de présenter. L’invité du festival a montré tout son professionnalisme et sa maîtrise de cet art, même s’il continue de chanter par amour et dévouement sans chercher l’aspect pécuniaire, selon son entourage. Il suffit de savoir que Saâd El Adhami est plus connu parmi ses pairs par Sayed El Ataba, puisqu’il a appris plus de 1000 vers.                             

Après 56 heures de voyage

Au lever du rideau lors de la deuxième partie de la soirée de lundi du festival international du malouf, personne parmi l’assistance ne savait que cette troupe qui accompagne le chanteur irakien Saâd El Adhami, a fait un long périple pour prendre part à cet évènement. «Malgré toutes les difficultés que nous avons rencontrées pour faire ce déplacement depuis l’Irak jusqu’à Constantine, nous avons tenu à être présents et à ne pas rater ce festival ; nous avons fait cela pour l’Algérie et pour le public de Constantine», s’est exprimé le chef de la troupe composée de 6 instrumentistes.

L’on saura par la suite que l’ensemble a fait un voyage de 56 heures, en faisant plusieurs escales depuis l’Irak en passant par l’Europe, avant d’atterrir à l’aéroport d’Alger, puis celui de Constantine. Malgré toutes ces épreuves, la troupe arrivée juste en fin d’après-midi
de lundi, a rejoint directement le théâtre de Constantine, sans marquer un temps de repos à l’hôtel. Un fait qui mérite tous les hommages et qui restera dans les annales du festival.                                                         (S. A.)


Hichem Lami, un jeune inventeur de 38 ans, autodidacte, natif de Constantine, met au point la première automobile électrique
algérienne, - conçue avec au moins 90% de matériau national-, dont le prototype sera présenté au public le 1er novembre 2014. La date du 1er novembre, bien évidemment, n’a pas été choisie fortuitement, l’on s’en doute ! C’est donc depuis tout petit que ce jeune homme, vraiment doué pour la vie, rêve d’inscrire son nom dans l’histoire. Enthousiaste, des projets plein la tête, une foi inébranlable (même s’il paraît utopique aux esprits sceptiques et railleurs), en une vie meilleure pour tous, par le travail et la persévérance, il refuse de céder à la fatalité, ou encore de baisser les bras et de partir ailleurs, comme le lui conseillent beaucoup. Non, il aime son pays, mieux encore, Le design de la voiture en question il croit fermement que la plupart des Algériens sont très brillants, pour peu qu’ils reprennent confiance en eux-mêmes. «J’ai toujours refusé de me fondre dans la masse, d’être un simple consommateur qui laisse dépérir ses neurones, au moment où ailleurs on les utilise au maximum ; je me dis qu’on naît tous avec les mêmes chances, alors pourquoi geindre, au lieu d’agir ? Il faut sacraliser le travail, c’est ça la clé de tout !» Des paroles aujourd’hui presque insolites dans la bouche d’un jeune, un rebelle du système éducatif qui a quitté, sans hésiter, le collège pour l’école de la vie et pour pouvoir titiller ses neurones à souhait. Il y a une année, il a mis au point toute la conception virtuelle de cette première voiture algérienne, dont il en fait un challenge. Il travaille en équipe, dans son garage, avec d’autres jeunes, notamment trois ingénieurs et deux mécaniciens. Son idée c’est de promouvoir un nouveau concept intelligent, pragmatique, mais populaire, qui consiste à se prendre en charge et à utiliser tout le potentiel mis à disposition par la nature, à moindres frais. Pour lui, la poubelle est déjà une première source de richesses. Encourageons donc cette intelligence brillante, cette énergie positive qui se met au service de ses semblables ! Osons y croire ! Osons dire que ce marasme n’est pas notre lot éternel ! Voici le site Internet de notre inventeur:
h25lami.blogspot.com.
Farida Hamadou


Pour sa première prestation en Algérie à l’occasion de cet évènement, la fille de la petite ville de Oued Chahrour a enflammé les planches du théâtre du Vieux Rocher.

En dépit de toutes les crises et les guerres, les Libanais, toutes confessions confondues, vouent un attachement incomparable à leur terre et à leur pays. «Bhabek Ya Lebnan» (Je t’aime Liban), dont tout le monde connaît un bout, grâce à la diva Fairouz, a marqué le lever du rideau d’une soirée riche en sonorités, animée dimanche dernier par une femme qui porte son pays dans son coeur. Pour sa première prestation en Algérie à l’occasion du 7ème festival international du malouf, la Libanaise Nadine El Barouki a chanté et surtout enchanté un public qui n’en demandait pas tant. Pas surprenant pour les connaisseurs du patrimoine d’un pays qui a enfanté des voix légendaires. Dès son entrée sur scène, elle emballe tout le monde en chantant «Ghebtou ktir ya habayeb» (Vous vous êtes tant absentés mes amis). Comme si elle les connaissait depuis longtemps. Avec sa voix forte et fluide, l’enfant terrible de la petite ville de Oued Chahrour a étalé toute sa classe.

Une parfaite maîtrise de tous les genres musicaux du riche patrimoine arabe et surtout du répertoire populaire libanais, notamment avec une succession de mouachahate, de mawawil et de chansonnettes, dont certaines ont marqué des générations de mélomanes comme «Hali hal», «Ana ou habibi fi djenina», «Qadouka el mayasse ya omri». Le public a découvert aussi ses talents de soliste lorsqu’elle joue de son instrument préféré, le oûd. Parfois, elle donne l’impression de le caresser, de cajoler ses cordes, de dorloter son manche, comme dans une histoire d’amour. Un vrai régal. Pas étonnant lorsqu’on sait que Nadine El Barouki est diplômée avec la mention Excellent du conservatoire national où elle s’est spécialisée dans le chant oriental. Elle embrassera par la suite la carrière de professeur où elle excellera aussi dans la direction des chorales. Fondatrice d’une troupe féminine, Ladies oriental ladies, elle est soliste principale dans l’orchestre du Liban.

Interpréter des chansons comme «Nassam alaina el haoua», «El bousta», «laou kana qalbi maâi», c’est aussi faire un clin d’œil à la diva Faïrouz et  à tout le travail accompli par l’école des Frères Rahabani. Mais Nadine s’est dite aussi reconnaissante à d’autres célébrités du monde arabe, dont Houyam Younes, connue pour sa mythique «Taâlaka qalbi bi tiflatane arabiatane». Elle n’oubliera pas non plus la grande Warda à laquelle elle rend hommage en interprétant l’inusable «Fi Youm wi lila». C’était le plus beau des hommages. 

 
Des jeunots sur les pas des grands


Tous les présents, dimanche dernier à la deuxième soirée du festival du malouf, étaient unanimes à dire que l’école El Inchirah de la musique andalouse méritait amplement son premier prix décroché en juillet au festival national du malouf, organisé au palais Malek Haddad. Une distinction qui couronne un travail de longue haleine mené par plusieurs encadreurs à différents niveaux pour entretenir une véritable pépinière de talents, dirigée par l’infatigable maître Khaled Zarabi. Un homme passionné qui a toujours travaillé dans la discrétion, avec la persévérance, la rigueur et la discipline qui ont fini par payer. Il n’est guère aussi heureux que le public mélomane ou profane, dont les nombreuses familles des élèves, qui a assisté à une soirée ou des pupilles ont interprété leur programme avec brio, en sus de belles prestations de solistes. Ce qui augure d’un meilleur avenir pour le malouf à Constantine où la relève est pratiquement assurée.                            

Vibrant hommage à Baba Abeid :

El Hadja Atika est née en 1924. A 90 ans, elle garde toujours ses facultés mentales intactes et sa bonhomie. Elle est encore en verve sous sa m’laya qui ne la quitte jamais. C’est avec cette mlaya qu’elle a marqué sa présence au théâtre de la ville dimanche dernier lors d’un hommage rendu à son père, le grand cheikh Abderrahmene Kara-Baghli, plus connu aussi par Baba Abeid, surnommé aussi Abderrahmene Eddo (une déformation involontaire du mot doux), car l’homme était, outre sa douceur, d’une extrême générosité.

El Hadja Atika, fille unique de son père, qui dirigeait elle-même une troupe de fkirate, habite toujours sa maison dans le quartier mythique de Sidi Djeliss. Un haut lieu de la vieille ville qui a aussi donné naissance à d’illustres personnalités culturelles. Pour l’histoire, Baba Abeid comptait parmi ses nombreux élèves, le maître du malouf El Hadj Mohamed Tahar Fergani à qui il a appris à jouer de la flûte.       S. A.


Composée essentiellement de jeunes étudiants, Rym El Bled est une nouvelle association culturelle de Constantine qui a vu le jour au mois de juillet dernier. Elle regroupe jusque-là 15 membres. Khadidja Boumaâraf, étudiante en 2ème année de médecine et membre de Rym El Bled, nous dira, à propos : «Rym est un mot arabe qui veux dire gazelle ; celle-ci comme le savent tous, est le symbole par excellence de la beauté ; nous voulons nous en inspirer pour donner le meilleur de l’activité culturelle à Constantine et ailleurs. Notre association réunit des jeunes intéressés par la culture et par la nécessité d’en faire la promotion ; pour cela nous comptons principalement sur les ressources humaines, avec les ateliers de théâtre, d’informatique, de musique et de chant malouf qui seront abrités par les maisons de jeunes, et ainsi aider ceux qui désirent avoir accès à la culture.»
Pour l’heure, cette association organise du 17 au 25 du mois en cours, en collaboration avec la direction du tourisme et de l’artisanat de Constantine, un concours de photographie à l’occasion de la Journée mondiale du tourisme coïncidant avec le 27 septembre de chaque année. Les thèmes choisis pour ce concours s’articulent autour des monuments et autres vestiges anciens de Constantine, nous dit notre interlocutrice, qui précise que l’objectif de ce concours est la réactualisation et l’enrichissement de la photothèque de la ville du Vieux Rocher. Rym El Bled active surtout sur la Toile via son compte Facebook.
O.-S.Merrouch


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