par Abdelkrim Zerzouri   | le Quodtien d'oran

     Ca Avec son look futuriste, la stature impressionnante de la salle Zénith semble lancer ses bras grands ouverts vers l'aéroport Med Boudiaf, tout près, pour accueillir les visiteurs de la capitale de la culture arabe, depuis hier mardi dans la ville des ponts. Constantine sera, une année durant, au cœur d'un grand évènement culturel qui devrait sceller les liens entre les pays arabes, entre les Algériens eux-mêmes et dévoiler au monde les richesses historiques de cette région ancestrale qui partage bien un patrimoine quasi mondial. Peut-être bien que, contrairement à la règle qu'on attribue à Ibn Khaldoun et qui dit que « les Arabes se sont mis d'accord pour ne jamais être d'accord », la culture apporterait une ‘‘Union'' qui échappe encore, et toujours, à la logique politique ? L'illusion serait trop forte. En tout cas, en tant que pays organisateur, l'Algérie a déroulé le tapis rouge devant ses hôtes. Des efforts financiers énormes ont été engagés par les pouvoirs publics en matière de préparation matérielle de la manifestation. La ville de Constantine, la capitale de la culture arabe, semble aux yeux de l'un des ses natifs, longtemps absent et qui est revenu ces derniers jours parmi les siens, « faire un bond de trente ans en matière de développement ». C'est que Constantine n'a jamais fait l'objet d'une telle sollicitude, on n'y a jamais accueilli de manifestations de grandes dimensions, la ville des ponts était un parent pauvre du développement avant l'arrivée de Bouteflika à la présidence, font remarquer des Constantinois et des officiels. Le Président, qui affiche une affection particulière pour la ville d'Ibn Badis, « mère des civilisations » ou « Oum El Haouadhar » (dixit Bouteflika en parlant de Constantine dans l'un des ses discours), où il a rarement manqué durant ces trois premiers mandats le rendez-vous de la célébration de Youm El Ilm (16 avril), dédié au vénérable Cheikh, a pesé de tout son poids pour l'élire au statut de capitale de la culture arabe. Bien avant, déjà, il a accordé une grande importance au développement de cette ville carrefour, symbole de la résistance d'une culture solidement ancrée dans ses traditions millénaires, héritées des civilisations qui ont rayonné sur le vieux rocher. « L'insigne honneur accordé à Constantine pour faire figure de représentation de la culture arabe ne peut pas être vain, cela peut même se transformer en déclic salutaire pour se ressourcer aux valeurs culturelles qui ont fait la notoriété de cette région et qui nous font, hélas, défaut de nos jours », estiment des avis largement partagés. Loin des acquis et des bilans marquant la phase préparation de la manifestation, critiqués jusqu'au degré de la sinistrose par certains, face à un satisfecit des autorités directement engagées dans la concrétisation des projets initiés dans ce cadre, la dimension morale de la culture, avec tout ce qu'elle englobe comme savoir-vivre, commence à prendre le dessus dans le débat au sein des habitants de Constantine. « Bien sûr, le décor de la ville qui doit se mettre au diapason de la manifestation, donner aux invités étrangers et aux visiteurs un aspect neuf et propre, surtout l'image d'une ville resplendissante, ne peut souffrir d'aucune négligence, mais nous serons jugés surtout pour notre comportement et l'accueil qu'on devrait réserver à nos hôtes, notre savoir et l'art de vivre ensemble en harmonie avec notre culture », relève A. Nadjib, un ex-élu de l'Assemblée communale du chef-lieu de wilaya. Tous les projets ne sont pas achevés, comme on l'aurait souhaité, chose qui irrite au plus haut niveau, mais la face sera sauvée avec ce qui est prêt, fort heureusement.

Les infrastructures culturelles réceptionnées constituent, selon les termes du ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, M. Abdemadjid Tabboune, « les piliers » de la manifestation. Le Zénith, le Centre culturel Med Laïd Al Khalifa, le Palais de la culture Malek Haddad, le Palais du Bey, le Théâtre régional, les hôtels Mariotte et El Khaïma, ainsi que d'autres projets structurants réalisés dans le cadre de la modernisation de la ville de Constantine, initiés du temps de l'ex-wali Abdelmalek Boudiaf, à l'exemple du tramway, du pont géant et du téléphérique, sont bien là pour pallier les imperfections qui entachent l'action globale. D'importants moyens humains et matériels, déployés au mois de mars dernier sur instruction du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ont permis de parachever les opérations d'embellissement de la ville et le traitement de l'environnement urbain. Le décor est déjà planté à Constantine qui offrait, ces deux derniers jours dans la soirée, des scènes dignes de liesse populaire après les victoires des Verts. Une foule impressionnante a convergé vers le centre-ville dès la tombée de la nuit, où les familles se prenaient en photos devant la statue d'Ibn Badis, placée en face de l'entrée du Centre culturel Med Laïd Al Khalifa, tout en lumière. « Les habitants ont manifesté beaucoup d'admiration face à l'embellissement qui a radicalement changé le visage du vieux centre-ville de Constantine », témoigne un taxieur qui a assisté à la ruée des automobilistes vers le centre-ville. Maintenant, on est dans le bain en entendant plutôt les gens se demander comment ils peuvent assister à des concerts, ou des pièces de théâtre, où ils doivent se procurer des billets, s'il y a lieu ? « J'espère que la fête ne nous sera pas confisquée par des invitations triées sur le volet », appréhende le citoyen lambda. Pour le moment, il n'existe aucune orientation dans ce sens, même le programme est élaboré d'une façon générale. « On aurait dû mettre en circulation des dépliants pour donner plus de détails sur la manifestation », relèvent des habitants. Enfin, on y verra un peu plus clair au sujet de la programmation des spectacles, qui se dérouleront dans des endroits accessibles, assure-t-on, comme les espaces publics et les centres culturels de la wilaya, après ce qui retient aujourd'hui l'attention, le coup d'envoi officiel de la manifestation, prévue ce jeudi 16 avril, en présence du Premier ministre, de 21 délégations étrangères et autres personnalités VIP. L'ouverture populaire, quant à elle, commence aujourd'hui même avec des défilés dans les rues de Constantine.

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