إستقبل اليوم الأستاذ الدكتور بن شهرة شول مدير جامعة الإخوة منتوري قسنطينة ١ ممثلين عن نقابة السناب 

Résumé
Ce travail s'articule autour des objectifs de la mise en valeur hydroagricole et de l'évaluation de l'efficience de l'utilisation de l'eau d'irrigation (EUE) au niveau de sept (7) grands périmètres irrigués (GPI) situés dans le Nord-Est algérien : Bounamoussa, Safsaf, Guelma-Bouchegouf, Zit Emba, Jijel-Taher, K’Sar Sbahi et Sedrata. Les périmètres sont dotés de réseaux de distribution sous pression et leur fourniture en eau est assurée par sept barrages-réservoirs. Les GPI ont bénéficié de plusieurs actions de réhabilitation des réseaux avec l’introduction d’équipements économes en eau à l’échelle de la parcelle irriguée.

L’analyse porte sur les effets des actions de valorisation de l’eau agricole (loi sur l’eau de 2005) à travers les résultats d’application d’indices mesurant à la fois l’efficience des réseaux (E1) et
l’efficience à la parcelle (E2) pour les campagnes d’irrigation de la période 2006-2016. L’indice d’Efficience d’Utilisation de l’Eau d’irrigation (E1*E2) permet de suivre les efforts réalisés en termes d’économie d’eau. Cette méthode est adoptée dans la cadre de la Stratégie Méditerranéenne pour le Développement Durable (SMDD) du Plan bleu (2012).

Notre étude a montré les potentialités importantes que renferme la région du Nord Est de l’Algérie (les zones classées comme aptes à l'irrigation) mais de forts contrastes hydroclimatqiues Nord-Sud affectent les bilans hydriques. Cela met en évidence l'impératif de stocker l'eau pour répondre à la demande d'irrigation.

Entre 2006 et 2016, le volume moyen annuel alloué aux périmètres est de l’ordre de 100.92 hm3, les trois quarts de ce volume étant partagés entre les trois principaux périmètres : Guelma-Bouchegouf (37.24 hm3), Bounamoussa (31.82 hm3) et Safsaf (12,90 hm3). Le quota théorique du volume d’eau alloué à l’irrigation varie sensiblement d'une année à l'autre, en fonction de l’année climatique et du volume d'eau stocké dans le barrage. Les périmètres ont affiché des progrès encourageants en matière d’efficience globale des réseaux (E1), le rendement moyen à l’échelle des réseaux d’irrigation de l’ensemble des GPI étudiés est de 71,5 %, avec une moyenne comprise entre 67,9 (Bounamoussa) et 93,5 % (Zit Emba).

A l’échelle régionale, pour la campagne 2016, l’efficience (EUE) sur l’ensemble des sept grands périmètres irrigués se situe autour de 59,5 %, variant entre 40,8 % (Guelma Bouchegouf) et 80,7 % (Jijel-Taher). Malgré des progrès notables, ce niveau d’efficience demeure peu satisfaisant, en particulier pour les trois principaux GPI ayant disposé de gros volumes mobilisés par les barrages : pertes et fuites de transport, gaspillage lors de l’usage...

À l’échelle du périmètre de Guelma –Bouchegouf, l’étude de la campagne d’irrigation de 2016 s’est focalisée sur les cinq secteurs irrigués qui forment ce périmètre. L’efficience moyenne des
réseaux (E1) se situe à hauteur de 57,9 %. L’efficience à la parcelle (E2) s’élève à 75 %, en raison des progrès réalisés en équipements d’arrosage plus économes installés ces dernières années dans la plupart des secteurs.

Des avancées ont été réalisées en ce qui concerne l'extension des surfaces irriguées, et la production agricole est désormais orientée vers des spéculations qui valorisent au mieux le mètre cube
d’eau d’arrosage, Cependant, les GPI atteignent une couverture d'irrigation de seulement 31% de la superficie équipée. Les causes sont liées à des facteurs aussi bien internes qu’externes au secteur  hydroagricole. Aussi, il reste encore beaucoup à faire pour une gestion efficace de la demande en eau.

MOTS CLEFS : Grands Périmètres Irrigués (GPI), Ressources En Eau, Efficience Globale des Réseaux (E1), Efficience d’Utilisation de l’Eau (EUE), Valorisation Agricole, Nord-Est algérien.