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PREMIER MASTÈRE D’ASTROPHYSIQUE

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Fiche descriptif du master

Le département de physique de l’université Mentouri sera à l’honneur à la rentrée universitaire prochaine. Il prépare l’introduction d’un mastère en astrophysique, le premier du genre dans les annales universitaires.

Une ambition qui deviendra dans quelques mois une réalité. Les initiateurs du projet ne sont pas peu fiers de cette future naissance qui augure de belles perspectives pour les chercheurs dans le domaine.

Dans un communiqué signé conjointement par les professeurs N. Mebarki et Jamal Mimouni, respectivement directeur du LPMPS et chef de l’équipe de recherche en cosmologie et UHECR du département de physique de l’université Mentouri, il est signalé que «La recherche en astrophysique en Algérie est menée principalement au Craag d’Alger et, en ordre dispersé, dans différentes universités algériennes.

La rentrée prochaine verra l’ouverture à Constantine du premier mastère d’astrophysique du pays. Elle fera intervenir, en plus de l’équipe du Laboratoire de physique des particules (LPMPS) qui en aura la charge, un certain nombre de compétences de plusieurs universités algériennes et étrangères». Un atout de taille pour l’université Mentouri qui fera «un bond dans l’univers» passionnant et complexe de l’astrophysique.

Au département de physique, il est actuellement enseigné «les différentes branches traditionnelles de la physique, de la physique énergétique à celle des matériaux, la cristallographie, celle théorique et plus récemment celle médicale, anciennement nucléaire, l’air du temps oblige», précise le Pr Mimouni, qui est aussi le président de l’association Sirius d’astronomie que l’on ne présente plus.

C’est donc un nouveau cap, plutôt un défi pour la corporation des physiciens algériens d’autant que les compétences existent. «Nous avons dans notre équipe de formation, en plus des compétences locales, des enseignants de Batna, Annaba et aussi du Craag d’Alger et même de l’étranger», a ajouté notre interlocuteur.

A l’annonce d’une quelconque nouvelle filière, des aspirations se manifestent et des ambitions se dessinent. L’ouverture d’un diplôme de mastère en astrophysique suscitera quelques vocations. Dans sa plus simple définition, l’astrophysique — du grec astêr : étoile, astre et physis : science de la nature, physique — est une branche interdisciplinaire de l’astronomie qui concerne principalement la physique et l’étude des propriétés des objets de l’univers : étoiles, planètes, galaxies, milieu interstellaire… Une telle filière focalisera probablement l’intérêt de quelques étudiants qui auront «la tête dans les étoiles».

C’est une filière qui fait «rêver», c’est un es-qualité qui nous le confirme. «Etudier l’astrophysique est le désir sinon le rêve de nombre d’étudiants en physique. C’est un peu la branche noble de la physique. Il y a un certain romantisme à étudier l’univers, cet appel de l’infini spatial et temporel, ces mystères ayant pour noms trous noirs, supernovas, quasars, matière noire...», explique avec passion Jamal Mimouni. Il est vrai que l’univers fascine : les étoiles, les planètes et les milieux interstellaires regorgent de mystères que les astrophysiciens dévoilent progressivement.


Projet d’Observatoire National des Aurès

Un appel à candidature est donc lancé. Mais faudrait-il encore détenir les qualifications requises. Les critères d’inscription rejoignent, à quelques différences près, ceux exigés pour n’importe quel mastère. «Dans le système LMD, l’inscription au lastère est ouverte en général à tous les titulaires d’une licence, dans la limite des places disponibles et avec quelques garde-fous et parfois un entretien. Depuis cette année sont acceptés les détenteurs d’un DES du système classique qui sont prêts à refaire leur quatrième année pour tenter de décrocher le mastère 2.

Au niveau du doctorat, c’est un concours national avec un nombre de postes précis. Pour notre mastère en astrophysique, vu la demande à laquelle nous nous attendons, nous accepterons les candidatures dans la limite des places disponibles, c’est-à-dire une douzaine, et éventuellement nous procéderons à l’étude du dossier et à un entretien pour ne garder que les plus prometteurs. Nous sommes disposés à jouer le jeu d’une formation ouverte à tous les candidats au niveau national. Nous espérons obtenir les plus motivés et les mieux préparés», nous affirme-t-on.

L’introduction d’un mastère en astrophysique dans le cursus universitaire algérien est en réalité une préparation, en amont, d’experts en la matière dans la perspective de la concrétisation du projet de l’observatoire national des Aurès. Le département de physique servira de vestibule pour fournir la matière grise apte et qualifiée pour faire fonctionner ce futur temple de la haute technologie. La corrélation entre le mastère en astrophysique et le futur observatoire de Khenchela est vite établie.

«Le projet d’observatoire national des Aurès dont le maître d’œuvre est le Craag d’Alger avec la participation de chercheurs de plusieurs universités (dont celle de Constantine) est fortement impliqué dans un projet européen concurrent à celui de LIGO. Il s’agit du projet Advanced Virgo dont le laboratoire principal se trouve près de Pise, en Italie, et qui, une fois complétée sa mise à jour en 2017, aura des caractéristiques proches de celles du LIGO. Un télescope sophistiqué dédié au suivi optique pour d’’éventuelles détections d’ondes gravitationnelles par Virgo sera implanté à Alinas, dans la wilaya de Khenchela. Le mastère d’astrophysique est un peu une renaissance de cette école sous une autre forme. L’observatoire devrait, à terme, supporter les enseignements pratiques du mastère et même ultérieurement permettre le recrutement», conclut notre interlocuteur.

A rappeler que le LIGO est le laboratoire américain qui a annoncé, le 11 février 2016, la découverte, pour la première fois dans l’histoire, d’ondes gravitationnelles prédites par la théorie de la relativité générale d’Einstein il y a précisément 100 ans. L’événement avait été enregistré le 14 septembre 2015, mais la nécessité d’effectuer des vérifications minutieuses, vu sa portée, a donc pris cinq mois pour sa confirmation et couronne ainsi 40 ans de recherches infructueuses de différents laboratoires de par le monde de ces ondes extrêmement ténues.

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