Le passage d’un paradigme fondé sur la transmission des savoirs académiques à un autre centré sur l’appropriation de ces savoirs et sur leur insertion dans des problématiques pratiques semble bien être, dans les universités, une des évolutions les plus remarquables des deux dernières décennies. En témoigne le déploiement d’une offre importante de formation visant la professionnalisation et la production d’un nouveau discours portant sur les compétences et leur développement. Certains même s’en émeuvent (Boutin, 2004), tant les débats sont vifs autour des enjeux de l’insertion de l’approche par compétences (APC par la suite) dans les institutions d’éducation. Ses détracteurs y voient l’inféodation de l’éducation aux intérêts économiques et un appauvrissement de l’enseignement par la relégation au second plan des savoirs. En revanche, ceux qui portent ces évolutions sont à l’origine d’un renouvellement foisonnant des formes pédagogiques à l’université. Aussi riche que soit la diversité de ces nouvelles pratiques, elles ne semblent pas a priori se construire sur des fondements partagés et s’appuyer toujours sur des modèles théoriques éprouvés. L’APC semble « laisser ouverte la question des pédagogies requises à cette fin » (Monchatre, 2009, p. 41).

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