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Pr Jamal Mimouni. L’auréat du prix Eurêka 2019 «Une reconnaissance de mon engagement pour la science»

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Le prix Eurêka 2019 a été décerné, le 27 février, à la Cité de sciences de Tunis, à deux chercheurs, le Pr Jamal Mimouni (Algérie) et Dr François Taddei (France). La commission créée en 2017 récompense les efforts consentis dans le domaine de la diffusion de la culture scientifique et de la vulgarisation scientifique dans les pays du bassin méditerranéen. Jamal Mimouni est professeur de physique à l’université Frères Mentouri (Constantine1) et directeur de l’école doctorale d’astrophysique. Diplômé de l’université de Pennsylvanie (Etats-Unis), il est président de l’association d’astronomie Sirius et vice-président de l’Union arabe de l’astronomie et des sciences de l’espace (AUASS). Il a été élu, le 26 mars 2019, président du comité exécutif de la Société africaine d’astronomie (AFAS). Il nous livre ses impressions concernant le prix Eureka dont il est récipiendaire.

– Pouvez-vous nous éclairer sur le prix Eurêka ?

Tout d’abord, l’intitulé de ce prix Eurêka est un clin d’œil bien entendu à Archimède de Samos et à tout l’héritage scientifique des civilisations du bassin méditerranéen.

Il est décerné chaque année depuis trois ans à deux scientifiques issus des rives Nord et Sud de la Méditerranée qui ont le plus contribué à la promotion de la culture scientifique dans cette région, et en particulier à l’enseignement et à la vulgarisation des sciences.

Il y a trois partenaires institutionnels prestigieux derrière ce prix : la Cité des sciences de Tunis (CST), l’Association des musées et centres pour le développement de la culture scientifique technique et industrielle (AMCSTI, France), et le Programme MED21.

 

– Primé pour quelles contributions, travaux ?

Pour quelles contributions ai-je été primé en ce jeudi 27 février 2020 ? Eh bien, je me pose toujours la question. L’annonce de cette distinction fut une surprise pour moi, n’ayant pas eu vent de ma nomination au préalable.

 

Quant à ce qui m’est reproché, pardon, pour ce dont je suis primé, je ne suis pas dans le secret du jury, mais j’imagine que cela pourrait être pour mes diverses activités scientifiques de part et d’autre de la Méditerranée.

A savoir mes conférences et les workshops auxquels j’ai participé ou que j’ai organisés ces dernières décennies dans une dizaine de pays africains et dans le monde arabe, mon engagement ferme pour la science dans différents forums régionaux et à travers le monde.

Je pourrais citer aussi mes efforts pour monter un programme d’astrophysique dans notre pays, qui avait commencé avec l’établissement de l’Ecole d’astrophysique en 2009 et qui s’est prolongé dans le cadre du système LMD avec le programme d’astrophysique à l’université Mentouri, le seul actuellement en Algérie.

– Quel sentiment vous procure le fait d’être récipiendaire d’un tel prix ?

Que l’Algérie qui s’est retirée du monde qui se fait depuis des lustres absente des grands rendez-vous scientifiques ne soit pas oubliée pour ce prix prestigieux est déjà un miracle.

Je note que dans sa première édition, le prix fut conféré pour la Rive Nord et à titre posthume à Hubert Curien, un géant de la culture scientifique en France et l’un des artisans majeurs de la politique scientifique européenne. Que je sois moi-même son récipiendaire pour cette année me laisse sans voix et tout ému.

El watan -NAÏMA DJEKHAR

Read 18553 times Last modified on March 16 2020