La chaîne de télévision «TV 5 monde» a effectué récemment un reportage sur les travaux de réalisation du Transrhumel, laquelle réalisation donne déjà beaucoup de fierté aux Constantinois.

Mais, il existe une petite déception «collatérale», car des ingénieurs et des techniciens rattachés au projet du grand pont transrhumel de Constantine, confié la société brésilienne Andrade Guttierez, indiquent que les deux grands projets consistant en la réalisation d'un pôle culturel au quartier du Bardo et du prolongement de la voie du Transrhumel vers l'autoroute Est-Ouest et l'aéroport international Mohamed Boudiaf, qui, pour rappel, ont été confiés à cette société brésilienne, se trouvent actuellement bloqués au niveau des instances locales alors que les sondages et les études techniques les concernant ont été bien achevés.

Situé dans le quartier du Bardo, le premier projet, qui s'inscrit dans la préparation de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2O15», est constitué d'un pôle culturel comprenant un opéra, une grande salle de spectacle et une bibliothèque, a été délocalisé vers le quartier de Zouaghi et ce transfert de site n'a pas plu à la ministre de la Culture qui, lors de son dernier passage à Constantine, aurait demandé aux autorités locales de proposer un autre site compris dans l'hyper centre de la ville. Le second projet est inscrit dans le sillage du pont lui-même et est constitué par le prolongement de la voie du Transrhumel et son raccordement avec l'autoroute Est-Ouest au niveau du quartier de Zouaghi, ainsi qu'à la pénétrante de l'aéroport international Mohamed Boudiaf.

A propos de la livraison du projet du Transrhumel, les mêmes sources ont confirmé la date de fin décembre prochain pour l'achèvement de l'opération d'assemblage de toutes les parties du pont. «Ne resterait alors que de menus travaux de finition, comme le bitumage de la voie et l'électrification. Et la livraison complète du projet est prévue pour le 24 avril 2O14», ont assuré nos sources. Pendant ce temps, signale-t-on encore, trois entreprises portugaises, sous-traitant avec l'entreprise brésilienne au niveau de ce chantier, auraient déjà commencé à rapatrier matériel et personnel.

A titre de rappel, faisons une rétrospective sur cette nouvelle infrastructure qui a été baptisée à l'avance «le Pont de l'Indépendance» par le président de la République Abdelaziz Bouteflika. Construit en plein cœur de Constantine, le viaduc transrhumel va jouer un rôle structurant dans la modernisation de la ville. En décrivant cet ouvrage qui est déjà considéré comme une référence au niveau international, ses concepteurs parlent de caractéristiques techniques (architecture et ingénierie) qui ont permis de créer un ouvrage d'une grande légèreté et élégance en considérant que le 8e pont de Constantine intègre des formes harmonieuses dans son environnement visuel. La conception des lignes architecturales de ce pont est l'œuvre d'un architecte norvégien qui avait commencé par observer la vallée du Rhumel depuis le pont de Sidi-Rached et a fini par décider que la vue splendide vers le sud devrait être préservée et qu'il serait indispensable de créer un pont élancé et élégant. Le viaduc transrhumel va créer une nouvelle liaison entre les deux versants du Rhumel. Le tablier du pont est soutenu par des haubans reliés à deux pylônes de 13O mètres de hauteur. Le viaduc et ses principaux accès ont une longueur de 1.110 mètres et ils sont insérés dans une structure totale de 4.3OO mètres de routes et d'accès. Le tablier lui-même a une longueur de 756 mètres et la travée principale du pont, entre les deux pylônes, est de 259 mètres et s'élève à une hauteur de 6O mètres. Le tablier a une largeur de 27 mètres, constitué par deux fois deux voies et deux trottoirs. Pendant la construction de l'ouvrage, l'entreprise de réalisation, la société brésilienne Andrade Guttierez, a signé un protocole de coopération avec le département du génie civil de la faculté des sciences et de l'ingénieur de l'université Mentouri de Constantine pour la formation des étudiants sur les chantiers. Et, heureuse coïncidence, l'université de Constantine constitue un exemple historique d'une collaboration réussie entre l'Algérie et le Brésil puisqu'elle a été réalisée en 1969 selon les dessins et plans de l'architecte brésilien Oscar Niemeyer, l'un des plus prestigieux architectes au monde, qui est décédé récemment.