Thursday, March 28, 2024

La molécule au cœur des enjeux économiques

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Elles ont réuni plusieurs chercheurs qui, pendant deux jours, ont décortiqué les fondements, les techniques, les outils et les applications des nouvelles technologies de la chimie.

C’était dimanche et lundi derniers, lors des 9es Journées internationales sur la chimie abritées par le campus de 500 places de l’université Frères Mentouri. Selon le professeur A. Debbache, ces Journées, qui ont regroupé l’ensemble de universités algériennes et quelques unes du Bassin méditerranéen, ont pour finalité l’actualisation des connaissances en chimie organique, en phytochimie, en chimie analytique, en environnement, en chimie inorganique et théorique.

«Le choix des thèmes est en corrélation avec les spécialités dispensées et développées à l’université de Constantine», précise-t-il. Effectivement, ils étaient au moins deux cents, entre spécialistes et étudiants, à prendre part à cette rencontre scientifique qui s’est imposée, au fil des ans, comme un rendez-vous incontournable des «experts de la molécule».

Pour preuve, les multiples interventions autour des thèmes susmentionnés, assurées par des spécialistes qui ont effectué le déplacement depuis la France, l’Espagne, le Maroc et la Tunisie. «Nous ne sommes pas au stade du transfert de technologie, nous sommes encore au stade de la formation. Nous mettons à profit les expériences étrangères pour bâtir un socle dans le domaine de la recherche», fera remarquer le Pr Debbache et néanmoins directeur du département de chimie à l’université Mentouri.

En somme, l’une des visées des organisateurs est incontestablement le  renforcement des liens entre les différentes équipes de recherche aux fins d’accroitre la collaboration et l’échange. Les participants ont abondé dans le même sens, unanimes à reconnaître l’omniprésence de la chimie dans l’agriculture, l’industrie et  l’environnement immédiat. D’où son impact non négligeable sur la vie quotidienne. Il est évident qu’il valait mieux être bardé de diplômes pour pouvoir saisir les significations de cette pléthore de formules, aucunement fortuites, obéissant à un ordre savamment calculé pour aboutir à un équilibre total.

Il est aussi évident que les profanes n’avaient pas leur place au milieu des éminents chimistes et des étudiants en post-graduation. «L’analyse HPLC et caractérisation spectroscopique et spectrométrique des antibiotiques nouvellement apparus chez la souche pall l4 de streptomyces»  ou encore «Synthèse de nouvelles quinoléines par modifications autour de la réaction de Skraup» ne sont pas assimilables, de prime abord, par les non-initiés. Mais l’important est le résultat final qui s’avère, selon plusieurs communicants, très prometteur pour peu qu’il y ait «preneur».

Le professeur Tahar Sehili, chercheur et directeur du laboratoire des sciences et de la technologie de l’environnement à la faculté des sciences exactes de l’université Mentouri confirme la réalisation d’un grand pas dans le domaine de la recherche. Toutefois, il a soulevé la problématique de l’absence de jonction entre la recherche scientifique et le secteur de l’industrie, à titre d’exemple. Sans perdre de vue le fait que Constantine s’impose en tant que triple pole industriel, mécanique et pharmacologique, le constat est établi.


UN LEVIER POUR L’ESSOR INDUSTRIEL

Dans ses déclarations à la presse, en marge de ces journées internationales, le Pr Sehili a mis le doigt sur quelques dysfonctionnements dans certains secteurs, dont celui de la production de médicaments, qui ne sollicitent pas le concours de l’université. Etant l’épicentre de la recherche dans toute sa dimension et ses variations, cette dernière n’est pas associée aux stratégies économiques tant à l’échelle nationale que locale.

«Des laboratoires ont signifié des refus de stages à nos étudiants sous prétexte du secret de production», a-t-il dit pour illustrer la posture de défiance dans laquelle se complaisent certaines unités pharmaceutiques, quand bien même l’université représente pour elles un pourvoyeur de compétences. L’industrie pharmaceutique est basée sur la chimie, le médicament étant une molécule.

«Nous avons de très bons résultats en matière de recherche, particulièrement dans le domaine de l’environnement, mais notre travail n’est pas valorisé», s’accordent à dire plusieurs chercheurs abordés pendant la pause-café. Et de lancer un appel aux acteurs du monde économique pour tirer avantage de la recherche universitaire soit en la finançant, soit en mettant en application ce qui a déjà été mis au point.

A la lumière des constats établis par ces professionnels, d’aucuns viendront s’interroger sur le rôle de l’université dans l’essor économique national global  dans une conjoncture sujette à diverses fluctuations et évoluant au gré du baril du pétrole. Le marché économique est tributaire du secteur de la recherche scientifique, particulièrement. L’exemple le plus éloquent est celui de la pharmacologie. Constantine compte 18 laboratoires et ce nombre est appelé à augmenter.

Ces entités, pour la plupart d’entre elles, versent davantage dans le conditionnement du médicament que dans la production de la molécule. Les plus nanties se sont lancées dans la production — dont Saidal — et le font en collaboration avec des laboratoires étrangers de renom. Donc, ne disposant que peu ou prou de transfert de technologie. Inverser la vapeur serait-il possible ? Les réponses de nos interlocuteurs poussent à l’optimisme.

A l’heure où l’Etat se lance à corps perdu dans une politique de réduction de la facture des importations de médicaments (qui s’élève à près de 3 milliards de dollars par an) en misant sur la production de l’insuline sous ses trois formes et en encourageant la diversification des produits en dehors du générique, la recherche universitaire en chimie ne semble pas incluse dans cette vision. «Il est envisageable d’assurer l’ensemble des étapes de fabrication  d’un produit médicamenteux. Il faut juste impliquer l’université dans les processus  et c’est aux laboratoires de le faire par le truchement du financement des recherches», nous a-t-on encore confié.

Read 11966 times Last modified on novembre 12 2015

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