Friday, April 19, 2024

lundi, 28 novembre 2016 - Université Frère Mentouri - Constantine 1

Un organe pour simplifier, alléger les formalités administratives et moderniser les prestations.

Les membres de l'Observatoire national du service public (Onsp), opérationnel depuis le 19 mars 2016, jour de son installation par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui, se sont réunis hier avec ce dernier.
Cinq communications majeures, émanant de divers hauts responsables du département de M. Bedoui, ont été dispensées. Elles étaient centrées respectivement sur la mise en oeuvre du plan sectoriel de simplification et d'amélioration des démarches administratives, les actions de modernisation du secteur de l'intérieur et des collectivités locales, les actions à mener dans le cadre de l'administration électronique ou la «e-administration», le projet de numérisation du permis de conduire et de la carte d'immatriculation des véhicules et enfin la «Délégation du service public».

La séance de l'après-midi devait être consacrée à la présentation du bilan d'activités et du plan d'action de l'Onsp, créé par décret adopté fin décembre dernier au Conseil des ministres et publié au Journal officiel n° 2 de janvier 2016.
L'intervenant attendu n'est autre que le président de l'Onsp Fouad Makhlouf en sa qualité de représentant du ministre Bedoui lequel avait souligné lors de l'installation de l'observatoire que «le déficit accusé dans la réforme du service public relève d'un manque de coordination entre les secteurs» intéressés.

Son objectif essentiel étant d'améliorer le cadre de vie du citoyen dans tous ses volets, cet organe de consultation (Onsp) est chargé du développement de l'administration et de la lutte contre la bureaucratie a indiqué son président Boukhalfa. Il a précisé hier à L'Expression que l'observatoire a été institué «dans le cadre de l'évaluation des actions et du programme de modernisation de l'administration centrale, locale et des wilayas». Il expliquera à notre journal que «c'est dans le cadre du processus lié à l'administration électronique et les services publics» que sont menées ces actions, ce, conformément aux «réformes engagées en 2011 par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika».

Il est chargé également de l'évaluation des actions de simplification des procédures administratives tant pour le simple citoyen que pour les opérateurs économiques usagers de l'administration publique. L'Onsp se chargera par la suite d'examiner ces actions et les évaluer avant de proposer les correctifs et les améliorations nécessaires. Makhlouf précisera également que le secteur de traitement de déchets ménagers est une priorité pour toutes les APC du pays où il faudra normaliser partout. Parmi ces actions, il s'agit, selon lui, d'améliorer les rapports existant entre le citoyen et l'administration. Enfin, souligne Makhlouf, cet organe «insiste et recommande l'application du décret N° 88-131 du 04/7/88 qui régit les relations entre l'administration et le citoyen. Il s'agit donc de le mettre en oeuvre en améliorant ses actions révolutionnaires».
M.Bedoui avait estimé en mars dernier, que l'observatoire «n'est pas un organe bureaucratique et tend à la simplification et à l'allègement des formalités administratives», tout en soulignant «l'importance de la coordination entre l'observatoire et tous les secteurs concernés».Le ministre avait alors annoncé la conception d'un portail électronique consacré aux services prodigués par les structures publiques.

L'année 2016 verra l'arrivée du permis de conduire et de la carte grise biométriques dans le cadre de la poursuite de la modernisation de l'administration.

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Au fil des années, la part de la valeur ajoutée (VA) du secteur industriel dans le PIB s’est nettement dégradée. Au cours des quinze dernières années, la part de la VA industrielle dans la structure du PIB a chuté de plus de 55%. Le déclin a aussi été causé par un secteur qui, pourtant, porte à lui seul toute l’économie du pays.

Sur la même période, en effet, la valeur ajoutée des hydrocarbures dans la structure du PIB a dégringolé de 50% (voire graphe).
Pénalisées par le désinvestissement, les privatisations ratées et les dissolutions dans le secteur public et devant l’incapacité du secteur privé à prendre le relais, la production industrielle nationale est devenue de plus en plus incapable à couvrir les besoins de l’économie et des ménages.

Depuis l’ouverture tous azimuts et l’adoption du principe de l’économie de marché, c’était à l’importation de répondre aux besoins nationaux. La conclusion d’un accord d’association avec l’Union européenne (entrée en vigueur en 2005) et la mise en place d’une zone de libre échange avec les pays arabes (depuis 2012) a achevé la mise à mort d’une industrie agonisante. A mesure que la production industrielle reculait, les importations augmentaient. Si bien que sur la décennie 2005-2014, les importations ont augmenté de près de 200%. Et depuis le début des années 2000, elles ont quasi systématiquement évolué plus vite que le PIB.

Textile, plastique, cuir, électronique, etc., le produit national a, petit à petit, perdu du terrain face aux assauts des produits européens, turcs et chinois. La dégradation affectant particulièrement le secteur des industries manufacturières et de l’industrie métallurgique. Le taux de couverture du marché par la production locale a ainsi été divisé par deux dans l’industrie du bois et du textile, et par près de trois dans celui du cuir, selon une étude de l’expert Rafik Bouklia-Hassane.

Pour certains économistes, la situation actuelle dans laquelle se trouve le secteur industriel est due à la combinaison de plusieurs événements (plans d’ajustement structurel, restructurations, privatisations, libéralisation, etc., mais pas seulement. «L’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne et l’accord portant sur la grande zone arabe de libre échange (Zale) ont été signés durant les années 2000 et donc ont contribué à leur tour à placer l’industrie algérienne dans la situation qu’on lui connaît actuellement, c’est-à-dire une modeste contribution dans le PIB de l’ordre de 5%», analyse Brahim Guendouzi, économiste.

Impact

Les chefs d’entreprise n’en pensent pas moins. «L’accord avec l’Union européenne a été conclu trop hâtivement, sans tenir compte des intérêts algériens. Il nous a mis par terre», observe Arezki Issiakhem, chef d’entreprise dans l’agro-alimentaire. Avec la ZALE, le constat est encore pire.

«Quand mes marchandises entrent au Maroc, elles sont taxées à 74%. Quand les leurs arrivent en Algérie, ils ne payent absolument rien». Le démantèlement tarifaire n’a pas seulement coûté cher à l’économie en termes de manque à gagner pour les caisses du Trésor, il a également pénalisé des pans entiers de l’industrie, facilitant l’entrée sur le marché de produits dont le prix est devenu plus compétitif que ceux fabriqués localement. «Nous ne sommes pas préparés pour aller vers le libre échange qui est théoriquement une bonne chose», estime Yasmina Taya, chef d’entreprise. A ce titre, «la Zale a été plus grave que le démantèlement contingenté dont je ne peux pas dire qu’il a été fatal. L’erreur vient de chez nous. Il faut réorganiser notre économie, la débureaucratiser et libérer les initiatives afin de s’affranchir de cette culture de l’import.»

Pour beaucoup de chefs d’entreprise et d’observateurs, l’entreprise algérienne n’a pas été suffisamment protégée au moment de l’ouverture du marché et était donc incapable de faire face à la concurrence. L’explosion des importations depuis les années 2000 est «le résultat du démantèlement tarifaire enclenché quelques années auparavant de façon timide, mais qui s’est accéléré avec l’accord d’association avec l’UE et la ZALE vu qu’actuellement un grand nombre de marchandises sont admises en exonération des droits et taxes», explique Brahim Guendouzi. Dès lors, «les producteurs locaux, confrontés à une multitude de contraintes et une concurrence déloyale du fait de la faiblesse du contrôle, ont laissé place progressivement à un nombre élevé d’importateurs.»

En 2015, la balance commerciale de l’Algérie avec les pays membres de la Zale affichait un déficit de près de 400 millions de dollars. Les produits industriels représentant plus de 90% des importations algériennes effectuées dans ce cadre.
D’autres économistes nuancent pourtant ces affirmations. «L’industrie algérienne n’a jamais été compétitive dans la mesure où l’Etat avait la mainmise sur tous les paramètres et biaisait du coup la performance économique», tempère Camille Sari, économiste et financier.

S’il y a une explosion des importations, c’est parce que «dans la sphère dirigeante, il y avait des milieux qui privilégiaient l’importation à la production locale, car on y gagnait plus». Pour lui, «si l’accord d’association avec l’UE est déséquilibré, ce ne sont pourtant pas les entreprises européennes qui ont envahi le marché algérien, mais plutôt les chinoises et autres turques.» La Chine est devenue, depuis 2012, le premier fournisseur de l’Algérie, alors que la Turquie a connu une progression de près de 25% de ses exportations vers l’Algérie entre 2011 et 2014.

Pendant ce temps, la part de l’UE a reculé passant de plus de 55% à environ 50% sur la décennie 2005-2015. Hocine Amer Yahia, expert en entreprise et ancien haut cadre du ministère de l’Industrie, abonde dans le même sens. Il explique que «l’industrie est restée prisonnière de ses modes de gestion archaïque, d’une part, et d’un environnement contraignant, d’autre part, ce qui ne lui permet pas d’occuper une place de choix dans la valeur ajoutée nationale», se situant aujourd’hui «autour de 8/10%, du fait de la baisse des prix du pétrole, contre 20 à 25% en moyenne ailleurs».

Barrières

Dépendance des importations en matière d’inputs, absence d’une liberté de gestion, une autonomie d’entreprise non concrétisée sur le terrain sont autant d’éléments pouvant expliquer cette situation, selon lui. Difficile à partir de là de dire «que les accords avec l’UE (car la concurrence vient d’ailleurs) et la ZALE (accord appliqué en dents de scie) y sont pour quelque chose dans le niveau de performances de nos entreprises».

En outre, s’agissant des importations, le plus gros provient des inputs, demi-produits et biens d’équipement, devant les produits alimentaires, les médicaments et les biens de consommation finale. Ceci pour dire que «le recours aux importations n’est pas la conséquence directe de cette érosion du secteur industriel, de même qu’il n’est pas à l’origine de celle-ci. Mais il est tout à fait clair que lorsqu’on sort d’une longue période de sevrage (pénurie de produits), on ne peut échapper à la ruée vers les importations. L’acte d’importer étant par ailleurs jugé plus facile que l’acte de produire», argumente Hocine AmerYahia. Depuis le début de la crise économique, le gouvernement tente par tous les moyens de réduire la facture des importations, mais cela n’a pas toujours été la principale préoccupation pendant des années.

L’arrivée sur le marché de marchandises chinoises de très mauvaise qualité, parfois même dangereuses pour la santé, se fait sans aucune contrainte, pendant que des industriels algériens tentent d’écouler leurs marchandises. L’un d’entre eux nous raconte comment un importateur dans son secteur d’activité (chaussure de sécurité) lui a rapporté sa propre marchandise achetée en Chine, et dont la durée de vie avait expiré afin qu’il lui redonne vie dans ses ateliers. «S’il y avait des barrières, cette marchandise ne serait jamais rentrée sur le marché algérien et on ne ramènerait pas n’importe quoi», regrette-t-il.

Car s’il est impossible de revenir sur le démantèlement tarifaire, rien n’empêche un pays de mettre en place des barrières non douanières, autrement dit des normes locales pour protéger son économie et ses entreprises. Beaucoup de pays le font, notamment ceux avec qui l’Algérie commerce dans le cadre de la Zale. «On ne peut pas arrêter les importations certes, mais on peut quand même mettre en place des barrières», affirme Amar Moussaoui, industriel dans le domaine du cuir. Le gouvernement a mis en place une liste négative de marchandises exclues de l’avantage préférentiel accordé dans le cadre de la Zale, mais c’est pour le moment loin d’être suffisant au vu de la balance commerciale avec les pays arabes, hors hydrocarbures.

Dans ce cadre, les tentatives de relance de l’industrie risquent de se heurter aux mêmes problèmes.
«La faiblesse des droits de douane, la quasi-absence de normes techniques et de labellisation, le manque d’organismes professionnels devant accompagner le développement de filières technologiques, la timide introduction des TIC dans l’industrie, etc. font que la situation est encore très fragile pour espérer voir un secteur industriel devenir performant et compétitif. Le chemin est encore long», estime Brahim Guendouzi. A plus forte raison, dans le contexte actuel de «crise économique.» 

Safia Berkouk
 
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Médicaments, textiles, automobile, mines, mécanique, machinisme agricole, matériaux de construction sont autant de filières industrielles où les Investissements directs étrangers (IDE) et les projets de partenariat sont annoncés périodiquement.

Parallèlement, Renault, Wolkswagen, Massey Fergusson, Liebehrr, Sampo, General Electric, Alstom, Hyundai, Deutz, Mercedes Benz, ZF et bien d’autres figurent parmi les firmes qui ont opté pour l’investissement en Algérie. «Le ministère de l’Industrie et des Mines croit à l’incidence positive de l’IDE sur l’investissement intérieur en termes de dynamique.

Dans le cas de l’Algérie, cette incidence peut se dérouler en deux temps : un effet d’amorce immédiat du processus de substitution aux importations, et un effet structurant à long terme pour les entreprises locales qui bénéficient des externalités des entreprises leaders donneuses d’ordre», explique-t-on à ce sujet au niveau du ministère. Pour cela, le gouvernement a misé sur la recherche de partenaires à travers des joint-ventures dont les projets d’investissement sont déjà identifiés, localisés et les financements en grande partie mobilisées.

«Le partenariat est un formidable accélérateur de prise de positions fortes sur le marché algérien et régional en se positionnant en tant que plateforme de coproduction et d’exportation», rappelle encore le ministère de l’Industrie et des Mines, pour qui la complémentarité réside dans la promotion de toutes les formes de partenariat entre investisseurs locaux (privés et publics) et étrangers, notamment le co-investissement par la création de joints-ventures permettant à l’IDE d’accéder au marché national et aux investisseurs locaux de bénéficier du transfert de technologie et de savoir-faire et l’ouverture de nouveaux marchés aux produits fabriqués ensemble localement. Des objectifs régulièrement rappelés dans les discours officiels et dans les réunions bilatérales.

Ainsi, plusieurs projets sont en cours de discussions et d’autres en phase de concrétisation. Citons, à titre illustratif, les projets sidérurgiques de Bellara, El Hadjar et celui de Tosyali à Oran, le projet d’exploitation et de valorisation du gisement de Ghar Djebilet, le projet textile de Relizane avec les Turcs, la transformation de phosphate à oued Kebrit et à Hadjr Essoud et le développement de la plateforme mécanique et industrie automobile (Rouiba, Constantine, Sidi Bel Abbès, Tiaret et Annaba). Rien que pour la biotechnologie, l’Algérie mise sur 12 milliards de dollars d’ici 2019.

Mais pour les chiffres actuels, les données ne sont pas disponibles même sur le site de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI). Au final, l’objectif d’attirer de plus en plus d’IDE sera-t-il réalisé et assistera-t-on à l’arrivée massive d’opérateurs étrangers via les différentes formules de partenariat proposées en cette période de crise ? Tout dépend de la cadence des changements promis dans le climat des affaires. 
 

Samira Imadalou
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Depuis plus de 15 ans, les responsables qui se sont succédé à la tête du secteur de l’industrie ont multiplié les initiatives de réforme et les annonces de projets. Pourquoi le secteur n’arrive-t-il pas encore à décoller ?

Si on juge l’industrialisation du pays par la part de l’industrie dans le PIB, les résultats sont assez décevants. L’industrialisation du pays est une course de fond qui nécessite des années avant de voir des résultats concrets. Malheureusement, on a surtout fait de beaux discours creux et pas agi concrètement. En revanche, ces deux dernières années, les choses ont réellement bougé sous l’effet d’une nouvelle impulsion politique, mais aussi sous l’urgence imposée par des conditions économiques qui se sont fortement dégradées suite à la baisse des marchés pétroliers.

Le nouveau code de l’investissement est un acte politique concret qui va dans la bonne direction. Les maux de notre industrie sont les mêmes, à savoir une importance historique du secteur public, d’une part, et une bureaucratie lourde, d’autre part. Pour se sortir de ces deux étaux, il faut du temps. Le temps de l’industrie est long. Il est différent de celui du service. Un projet industriel prend au moins 5 ans entre sa date de lancement et son fonctionnement en mode normal. Les résultats n’apparaîtront que dans un horizon de deux à trois ans si on continue à soutenir les privés et si on ne commet pas les erreurs faites dans le passé, à savoir l’immixtion de l’Etat dans la sphère économique.
 

Quel rapport faire entre l’argent dépensé pour le soutien du privé, d’une part, et l’assainissement du public d’autre part, et les résultats obtenus ?

De ce point de vue, l’Etat a fait son travail en injectant des sommes importantes dans les entreprises publiques et en octroyant des exonérations aux industriels privés via notamment les avantages ANDI. Le risque majeur est le financement national et international de cette mutation industrielle. L’Etat joue un rôle vital dans ce domaine. Si ce dernier venait à se retirer faute de résultats, la dynamique que nous connaissons actuellement risque de s’arrêter et reporter ainsi les bénéfices de l’industrialisation nécessaire pour relancer l’économie du pays.

Ces dernières années, il y a eu le lancement de plusieurs projets d’assemblage dans l’automobile notamment. Pour quelle valeur ajoutée ?

Encore une fois, nous n’en sommes qu’au début de l’industrialisation de notre économie et l’aventure industrielle automobile dans notre pays ne date que de l’année dernière.

L’Etat soutient fortement l’industrie automobile qui est naissante via les exonérations de droits de douane, de TVA et d’import. Il soutient également les projets via des bonifications des taux d’intérêt. Donc, l’effort est colossal pour les finances de l’Etat. Les résultats viendront à moyen terme, c’est-à-dire à horizon 2020 quand les projets seront en phase réelle de production locale.

Actuellement, les projets automobiles sont plus des projets logistiques que des projets industriels. La valeur ajoutée ne se fera voir que dans deux ou trois ans, et en attendant l’Etat continue à investir pour faire décoller cette industrie. Pour répondre à votre question, on ne peut pas parler de valeur ajoutée pour le moment. Je redis que l’industrie est une course de fond ; on ne décrète pas une industrialisation par des discours mais par des faits et par des investisseurs à la hauteur des enjeux du pays.

Parallèlement, des industriels algériens ont réussi à se placer à l’extérieur au moment où le pays peine à attirer les IDE....

Le salut du pays viendra de ses entrepreneurs et de leur dynamisme, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. Il est illusoire de vouloir relancer l’industrie en intervenant dans ce processus entrepreneurial. Il faut laisser le privé jouer son rôle de développeur des projets de création de richesses, l’Etat ne doit pas interférer dans ce processus d’investissement.

En revanche, l’Etat a un rôle crucial à jouer en soutenant ces investisseurs dans le processus de création et de lancement de nouveaux projets. Les décideurs doivent intervenir pour lever les obstacles bureaucratiques, les aléas juridiques, favoriser l’accès au foncier.

Ce faisant, on améliore au passage l’attractivité du pays car en améliorant les conditions d’exercice pour le privé national, on améliore le climat des affaires pour les investisseurs étrangers.

 

Samira Imadalou
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lundi, 28 novembre 2016 13:06

L’industrie amorce-t-elle son réveil ?

Depuis l’an 2000, les annonces s’enchaînent sur la relance du secteur industriel à travers ses différentes filières.

Des annonces suivies de mesures portant appui au privé, de programmes de mise à niveau et de plans de redressement, d’assainissement et de réorganisation du secteur public, mais aussi de révision du code des investissements, et de facilitation d’accès au foncier et aux financements bancaires.

Les notes ministérielles, les instructions gouvernementales et les lois n’ont pas manqué au fil de cette période dans l’objectif de diversifier l’économie et de promouvoir les exportations hors hydrocarbures.

Certains dispositifs ont été appliqués, d’autres ont été ajournés alors qu’une autre série de décisions a été complètement ignorée ou abandonnée à mi-chemin. La dégradation de la situation du pays a fini par accélérer cette course à l’industrialisation.

Certes, c’est à partir de 2007 que le débat sur la nécessité d’adopter une stratégie industrielle a été relancé par Abdelhamid Temmar via l’organisation des assises nationales sur la stratégie industrielle sous le signe «Réveil d’un géant». Une feuille de route soumise à l’approbation des experts, des organisations patronales et du gouvernement avait été élaborée à cette époque.

Elle avait mis l’accent sur les conditions de la mise en place progressive de segments compétitifs en favorisant la transformation industrielle des produits primaires et en promouvant l’internationalisation de l’industrie de support des activités d’assemblage et de conditionnement. Qu’a-t-on fait dix ans après ? Pour certains, la stratégie de Temmar a ouvert le cap du changement ; même si elle n’a pas été complètement appliquée, elle a eu   le mérite de remettre sur le tapis le débat sur l’industrie après la phase de déstructurations des années 90’ et mettre le doigt sur ce qui ne va pas.

Depuis 2007, beaucoup a été dit à travers les constats des différents responsables qui se sont succédé à la tête du secteur (Temmar, Bemeradi, Rahmani), sans pour autant réussir à profiter des années fastes pour assurer la diversification industrielle tant prônée dans les discours. Aujourd’hui, le géant n’est pas encore complètement sorti de son sommeil.

Pourquoi ? «Parce qu’il n’y avait pas de stratégie, une vision à moyen et long termes en prenant en considération que l’économie s’est mondialisée et qu’il n’y avait plus de place pour un développement industriel pensé à l’échelle du pays» nous répondra à ce sujet Lotfi Halfaoui, expert industriel. «Du temps de Temmar, l’on parlait de la création de PME championnes, mais ces champions ont tardé à voir le jour», rappellera à ce sujet Mohand Amokrane Zoreli avant de poursuivre : «Tout simplement parce qu’on n’a pas assuré les facteurs de compétitivité.

On ne peut réussir une stratégie d’industrialisation si on n’a pas compris qu’étant dans un monde de concurrence aiguë, l’industrie appelle la réunion de facteurs de compétitivité.» Une lacune immense à laquelle tente de remédier aujourd’hui le département de Abdessalem Bouchaoureb qui a fait de la réindustrialisation «une cause nationale» et dont l’ambition est de mettre en place «un nouveau modèle industriel propre à l’Algérie qui s’insère dans les tendances façonnant la nouvelle carte industrielle mondiale».

Pour cela, nous dira-t-on au ministère de l’Industrie et des mines, «nous déployons de nouveaux moyens afin de créer un environnement compétitif pour les investisseurs algériens et étrangers.

La démarche est d’agir avec volontarisme et simultanéité sur plusieurs leviers. Le principal est de bâtir notre tissu industriel autour des filières productives structurantes en stimulant les alliances intra et interfilières susceptibles de provoquer une remontée vers les segments à haute valeur ajoutée. C’est ce que nous avons appelé la ‘‘politique des filières’’. Cela aura un effet démultiplicateur de création d’activités, d’emplois et de valeurs.»

Cap sur les filières

Le cap est donc mis sur les filières comme préconisé en 2007 dans l’avant-projet de Temmar portant «Stratégie et politiques de relance et de développement industriel», un document resté au stade d’avant-projet puisqu’Ahmed Ouyahia, à l’époque, l’avait reconnu en 2009 lors d’une sortie médiatique. «Pour cette stratégie industrielle, je vais être brutal, elle a fait beaucoup plus l’objet de communications que d’actions.

Elle n’a jamais été adoptée en Conseil des ministres», avait relevé Ouyahia qui était à la tête de l’Exécutif. Même si cette stratégie n’a pas eu de cadre réglementaire, elle a fini par inspirer les ministres venus après Temmar dans plusieurs segments. La politique des filières en est un exemple. Pour le département d’Abdessalem Bouchaoureb, le développement des filières va permettre de passer du stade de simple fournisseur d’hydrocarbures bruts vers celui de producteur et d’exportateur de biens transformés. Et ce, avant de passer dans une seconde étape à la production de biens situés dans les segments aval de la chaîne des valeurs.

Ainsi, l’on mise sur les filières motrices dont l’industrie du renouvelable, les industries chimiques et pétrochimiques et l’industrie du numérique. S’ajoutent également, selon les données recueillies auprès du ministère de l’Industrie et des Mines,  les filières structurantes à caractère stratégique comme la sidérurgie et la métallurgie ; les liants hydrauliques ; l’électriques et l’électroménager ; la mécanique ; l’automobile & l’aéronautique ; la chimie industrielle et la pharmacie ; la construction et la réparation navale ; l’agro-industrie ; les THC (Textile-habillement-cuir) ; le bois et l’industrie du meuble. A titre illustratif, pour le  ciment, il est prévu des capacités de 28 millions de tonnes en 2017, contre  10 millions de tonnes/an à partir de 2018 pour les produits sidérurgiques. En 2019, les projets en chantier porteront les capacités à 12 millions de tonnes/an.

Faudrait-il aussi rappeler, comme nous le fera remarquer Lotfi Halfaoui, que certaines filières se sont développées en dehors de toute intervention étatique. Comment ? «En s’organisant quelque peu, à l’exemple des Boissons rafraîchissantes non alcoolisées (BRNA) et qui se sont vite retrouvées sur le marché de l’export alors que le reste des filières patauge», notera t-il, non sans soulever au passage les contraintes auxquelles font face certains opérateurs qui ont pourtant réussi à décoller sans l’appui de l’Etat.

«Nous relevons que nos gouvernants, par facilité, n’hésitent pas à ‘‘ponctionner’’ ces entreprises qui réussissent par l’entremise d’impositions nouvelles en lieu et place de facilitations et encouragements», regrette t-il, alors que du côté du gouvernement, on affiche la volonté de mise en œuvre de la politique des filières.

Et ce, via l’amélioration du cadre réglementaire, de l’environnement de l’investissement, de l’appui aux PME et de la disponibilité du foncier. Justement, à propos de cette dernière question, Lotfi Halfaoui estime que beaucoup reste à faire : «Nous avons 1200 km d’autoroute Est-Ouest bordant en majorité des terres incultes prêtes à recevoir des milliers d’hectares de complexes industriels, de zones d’activité qui induiront la création de centaines de milliers d’emplois. C’est dire à quel point la question foncière est biaisée dans notre chère Algérie», résumera-t-il.

Le CNI, un verrou ?

C’est l’une des questions-clés de l’amélioration du climat des affaires promise par le gouvernement qui prévoit d’ici fin 2016 de finaliser la modernisation de l’ensemble du cadre réglementaire relatif à la politique d’investissement (nouveau code des investissements), de compétitivité (nouvelles lois sur la normalisation et la métrologie) et d’appui à la PME.

Une manière de baliser le terrain aux investisseurs nationaux et étrangers. Mais faudrait-il que le Conseil national de l’investissement joue pleinement son rôle, de l’avis des experts. «Il est aberrant que le Conseil national d’investissement (CNI), censé booster le développement industriel et l’offre d’emploi dans le pays ne donne pas de suite favorable à des projets d’investisseurs nationaux.

Le CNI apparait malheureusement comme un verrou administratif pour une institution qui a pour mission de drainer d’importants investissements industriels et lever toute contrainte à leur mise en œuvre, surtout vis-à-vis des nationaux», regrette encore M. Halfaoui, pour qui il faut beaucoup plus de mesures fortes et faciles à prendre et à mettre en œuvre rapidement pour que le code des investissements soit vraiment attractif. Sur ce point, le ministère de l’Industrie estime que la démarche est cohérente et mise clairement sur la promotion de l’investissement «désormais rendue stable et transparente tout en garantissant les droits des investisseurs et en promouvant  l’IDE».

Secteur public à réformer

L’autre chantier sur lequel travaille également le gouvernement est la réforme des entreprises publiques en les transformant en groupes industriels autonomes, indépendants dans leur management et dans la prise de décisions stratégiques. En d’autres termes, le cap est mis sur l’institution d’un nouveau mode gouvernance plus propice à la rentabilisation des fonds publics injectés dans les entreprises à travers les plans de modernisation et de développement.

Car, jusque-là, les plans d’assainissement n’ont pas donné les résultats escomptés faute d’un système de  management performant.  Une situation  qui n’a fait que ralentir l’essor de l’industrie et affaiblir sa contribution dans la création de l’emplois. Une étude élaborée en 2015 par le professeur Rafik-Hassen Bouklia le montre clairement. La part de l’emploi dans l’industrie est passée de 17% en 1977 à 12,6% en 2014 .

La même source note qe l’Algérie a moins de 10 points par rapport à l’industrie des pays de la région et elle a 4 points de moins par rapport aux pays producteurs de pétrole. C’est-à-dire que même avec les pays ayant les mêmes ressources, il n’y a pas d’alignement. En termes de productivité des entreprises du secteur, la productivité n’a évolué que 2, 55% en 40 ans (1974-2014).

Autant d’éléments qui montrent l’ampleur du travail à accomplir pour remettre la machine industrielle sur les rails. Pour cela, l’Etat doit se désengager dans le secteur industriel et économique, de l’avis de M. Halfaoui qui conclura : «La mondialisation ne permet plus la réussite à des entreprises étatiques de par le monde, encore moins en Algérie. Plus vite nos gouvernants en seront convaincus, moins difficilement nous subirons les effets de la crise.»
 

 

 

Les clusters pour réussir l’industrialisation

Parallèlement à la politique des filières, le ministère de l’Industrie mise sur les clusters pour soutenir la compétitivité des entreprises. On note aujourd’hui le lancement des clusters  boissons Soummam, dattes de Biskra et ENIE pour l’électroménager.

Et ce, en attendant l’arrivée d’autres dans plusieurs secteurs. Ces groupements d’entreprises sont prévus dans la plasturgie, la mécanique de précision, l’économie numérique et la tomate industrielle.

Créés sous l’égide de la Direction générale de la PME, ces clusters, gagneraient à être généralisés selon Lotfi Halfaoui qui nous dira : «C’est la création de ‘‘clusters’’, de grappes et concentrations d’entreprises industrielles, de pôles de compétitivité.

C’est un modèle qui continue à donner ses fruits de par le monde». Il donnera comme exemple la transformation du lait à Akbou et  l’électroménager à Bordj Bou Arréridj, Sétif et Blida.

«On constate autour des wilayas d’Oran et Aïn Témouchent  qu’un noyau industriel autour du montage de véhicules de tourisme et de transport de marchandises est en train de se mettre en place, qui augure de l’espoir d’offrir beaucoup de postes de travail à la population», ajoutera-t-il.
 

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lundi, 28 novembre 2016 12:42

Le téléphérique reprend du service

A Mallem  

De sources bien informées, nous avons appris hier en fin d'après-midi que le téléphérique de Constantine reprend du service ce lundi 28 novembre à partir de 7h du matin. Si cette information se confirme ce serait bien à la grande satisfaction des usagers de ce moyen de transport bien commode et rapide. Car, il faut le dire, nous n'avons cessé d'entendre ces derniers jours des voix s'élever parmi la population des quartiers les plus concernés par ce moyen de déplacement, celui de l'hôpital, de Bab El-Kantara supérieur, de la cité Emir Abdelkader, de Ziadia et jusqu'à Djebel Ouahch, qui demandaient si les responsables de la nouvelle société qui a pris la gestion du système vont tenir leur promesse de faire reprendre le fonctionnement du téléphérique avant la fin de ce mois de novembre. La grande majorité des usagers, on le sait, habite dans les cités et les faubourgs de la rive droite du Rhumel et ils ont souffert de l'arrêt, depuis bientôt 9 mois, du téléphérique qui leur rendait de grands services, leur évitant la fatigue des déplacements vers le centre de la ville et pour regagner leurs faubourgs. Surtout après la fermeture récente, pour travaux, de la rue Tatache Belkacem, l'une des artères principales, qui permet aux automobilistes de communiquer avec le centre de la ville des ponts.

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Le film documentaire "La bataille de Constantine, chronique d’une époque", du réalisateur Haya Djelloul, présenté samedi au centre culturel M’hamed Yazid d’El Khroub (Constantine), marque la résistance de la population de Constantine durant le règne du dernier des Beys Hadj Ahmed.

Durant deux heures, ce film, produit par le département Cinéma dans le cadre de la manifestation "Constantine, capitale de la culture arabe 2015", en coordination avec le centre algérien du développement du cinéma (CADC) et le réalisateur exécutif Louma Pro com de l’audiovisuel, a réussi à attirer l’attention du public qui a afflué à la salle de projection.

Ce film documentaire a présenté des vérités sur les péripéties de la chute de beylik Est de Constantine en 1837, une année après les dégâts importants subis par la France durant la résistance populaire menée par Ahmed Bey.

En 1836, Ahmed Bey a suivi avec succès un plan se traduisant par l’implication des habitants autochtones en sus d’une baisse des impôts ce qui a fait de cette ville un point noir pour la France coloniale, lui valant le qualificatif de "ville du diable", évoquée dans l’un des ouvrages du célèbre écrivain français Victor Hugo qui avait mentionné que "la résistance de Constantine constitue la plus difficile des résistances rencontrées par la France", au même titre que celle des Zaâtcha.

La chute de Constantine a été ainsi une source de satisfaction au roi Louis Philippe 1er à tel point qu’il a dédié la victoire des armées françaises au pape du Vatican, ce qui dénote l’ampleur de la difficulté de cette mission.

Le film documentaire a également abordé l’incidence de l’accord de Tafna signé en 1837 entre l’Emir Abdelkader et le général Thomas Robert Peugeot sur la chute de Beylik Est durant le règne de Hadj Ahmed Bey évoquant de nombreuses autres étapes qui ont été éludées par les références historiques françaises en levant le voile sur certaines d’entre elles.

Le réalisateur a préféré laisser la place à la caméra pour consigner la bravoure d’un peuple qui a choisi la voie du sacrifice pour arracher la liberté et la restitution de la dignité spoliée, à travers la présentation de témoignages d’historiens et de chercheurs de l’intérieur du pays à l’instar des docteurs en histoire Fatima Zohra Guechi, Djamila Maâchi, Ahmed Sissaoui et Boudersaia Bouazza ainsi que le spécialiste en archives Abdekrim Badjadja,  et d’étrangers tels que les Français Gilles Monceron, Olivier Grand-Maison et le Turc Zakaria Korzon Ahmed Kafas.

Au fil des témoignages, ce film documentaire a révélé certains faits omis de la résistance d’Ahmed bey qui ont suscité beaucoup d’interrogations, parmi elles le refus de l’adjoint du Bey de remettre les armes aux autochtones, malgré la disponibilité d’un grand nombre d’entre elles.

L'autre fait révélé dans le documentaire, celui lié à la non-participation des juifs de Constantine dans la résistance populaire contre les Français qui ont, à contrario, désigné avec célérité aux colons les demeures des notables de Constantine durant cette période, au moment où il a été signalé de nombreux cas de pillage sous prétexte de bénéficier du butin de guerre.

Ces témoignages ont, d’autre part, mis en exergue de nombreuses vérités et preuves historiques qui peuvent constituer un référent de taille aux étudiants, notamment ceux qui s’intéressent à l’histoire de Constantine et le règne ottoman en Algérie.

A l’issue de la projection, un riche débat a été ouvert avec le metteur en scène en présence de journalistes et de spécialistes du domaine du cinéma, au cours duquel il a été question des conditions de tournage de ce film ainsi que du rôle de la caméra dans la pérennisation de l’Histoire.

Il est à souligner que le réalisateur Haya Djelloul a, à son actif, de nombreux films documentaires historiques dont "Aux sources du 1er novembre", "Grands dossiers des accords d’Evian" et "La femme de Beni Snous", grâce auquel il a décroché la palme d’or du film documentaire du Caire(Egypte) en 2008.

Il est à noter que la projection de ce film a eu lieu à l’initiative de l’office du sport, de la culture, du tourisme et des loisirs de la commune d’El Khroub  et ce dans le cadre du programme du club cinéma.

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Avec plus de 3.606 espèces animales et végétales menacées d’extinction, l’Algérie, est le pays du bassin méditerranéen où la situation de la biodiversité est l’une des plus préoccupantes, d’après les spécialistes du Centre national de développement des ressources biologiques (CNDRB). Il faut dire que l’impact du facteur humain ainsi que le changement climatique est énorme sur les écosystèmes et qui serait l’une des causes les plus importantes de la dégradation de la biodiversité dans les pays méditerranéens, notamment l’Algérie.
« Les perturbations de l’homme sont à l’origine d’une détérioration des divers écosystèmes et exercent une pression insoutenable sur la biodiversité », nous a fait savoir une cadre experte,  Mme Farida Khemar, enseignante en biologie à la faculté de Bâb Ezzouar. Ainsi, la sonnette d’alarme que tirent ces experts a de quoi intéresser les autorités compétentes. Pourtant,  ceux-ci ont tenu à rappeler que l’Algérie a  adopté l'ordonnance présidentielle n°06-05 du 15 juillet 2006 relative à la protection et à la préservation de certaines espèces animales menacées de disparition. Ce texte fort attendu par l'opinion publique, qui assiste à l'équarrissage de son patrimoine faunique par les braconniers, établit une liste de 23 espèces réparties en trois classes.
 Ainsi, dans la classe des mammifères, l'ordonnance interdit et punit désormais la chasse du mouflon à manchettes, de la gazelle rouge, de la gazelle de l'Atlas, du fennec et du guépard entre autres. Dans la catégorie des oiseaux, le législateur a énuméré sept espèces protégées, dont la fameuse outarde.
La mesure vaut également pour la chasse de l'ibis chauve, le faucon pèlerin, l'érismature à tête blanche et le faucon crécerellette. L'ordonnance classe également la tortue grecque, le fouette-queue et le varan du désert dans la liste rouge. Un autre statut de protection a été élaboré par le législateur algérien  qui est inscrit dans  l’annexe du décret n° 12-235 du 24 mai 2012, fixant également la liste des espèces animales non domestiques protégées. Mais « le problème réside dans l’application de ces textes », comme le déplore Mme Khemar, en marge du colloque international d’écophysiologie animale et biodiversité, tenu à l’université des sciences et de la technologie Houari Boumediène.
La liste rouge dénombre aujourd’hui quelque 3.606 espèces menacées dont 2.786 des espèces animales et 820 espèces végétales. Il existe 47 espèces d’oiseaux, 9 mammifères, 457 poissons (sachant qu’aucune espèce de poissons n’est protégée par la législation algérienne), et 2 reptiles. Dans les neuf pays méditerranéens étudiés dans le rapport d’Eurostat, les pourcentages sont encore plus élevés avec des moyennes de 14% pour les oiseaux, 39% pour les mammifères et 49% pour les amphibiens. En chiffres absolus, l’Algérie occupe la 3e place en ligne rouge, précédée du Maroc et l’Egypte.
Devant l’ampleur de ces menaces, les participants à cette rencontre ont estimé que les autorités compétentes doivent  réagir, d’autant plus que la conservation de la biodiversité est devenue aujourd’hui une priorité d’ordre mondial. Un nombre croissant de zones protégées a ainsi été instauré et on en dénombrerait plus de 4.400 dans tout le bassin méditerranéen (nord et sud) s’étendant sur près de 96 millions d’ha (7% du total mondial).

Une biodiversité à la fois riche et vulnérable

Les causes sont nombreuses souligne Mme Khemar, en précisant que celles-ci « peuvent être naturelles, comme la sécheresse, la fonte des glaces, les incendies ou le manque de nourriture. Mais c'est surtout à cause des hommes que ces animaux disparaissent. Les mers et les forêts sont saccagées, polluées. Les animaux sont chassés pour leur viande,  peaux,  dents,  écailles,  plumes ou leur graisse, pour fabriquer des vêtements, des bijoux ou encore des produits cosmétiques. Menacés par la pollution, le réchauffement climatique, la disparition de leur lieu de vie,  les animaux sont les premières victimes de la mondialisation. Leur survie nuit à l'intérêt de la majorité de la population mondiale, provoquant, à l'avenir, la disparition d'un animal sur quatre ».
Pour ce qui concerne la biodiversité, sa préservation ne relève pas seulement de l’environnement, mais elle doit représenter également une opportunité pour une diversification économique plus rentable, une amélioration de la vie de la population par la création d’emplois et l’amélioration des revenus de ces mêmes populations.
L’Algérie est un pays très vaste dont la biodiversité est très riche mais elle fait face à de nombreuses pressions humaines et naturelles, une prise de conscience et des mesures urgentes doivent être prises au niveau institutionnel pour renforcer la planification et le cadre juridique en matière de préservation de la biodiversité.
La sensibilisation est aussi un élément crucial dans la protection de la faune et la flore.
Ainsi, ils sont au total 968 espèces arbustives sont répertoriées en Algérie, dont 359 naturelles, 40 endémiques, 65 protégées, 20 naturalisées et 589 introduites dont 20 espèces invasives.  
Ces  chiffres nécessitent un grand déploiement d’efforts pour un meilleur développement des espèces authentiques, notamment, faire barrière au développement des espèces invasives. La nécessité  aussi de mettre fin aux coupeurs et vendeurs de plantes à des fins dites médicinales. Il est aussi important de revenir aux formes  de sensibilisation de la population par le biais de simples pratiques comme la vente des timbres comportant des images d’animaux et de plantes existant dans un passé proche.                                                                  
Kafia Ait Allouache

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