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Les messages de la directrice de l'UNESCO

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par Rekibi Chikhi | le Quotidien d'Oran

           « On ne quitte pas l'Algérie pour toujours, on doit toujours y retourner», a souligné M. Irina Bokova, la directrice générale de l'UNESCO, en s'exprimant, hier, devant un parterre d'enseignants et d'étudiants universitaires, lors de la conférence scientifique qui s'est déroulée, à l'Université des Frères Mentouri de Constantine, sur le thème : ‘L'Année internationale de la Lumière et des techniques utilisant la lumière'.

Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique M. Mebarki, qui l'a accompagné, dans la ‘ville des ponts', a déclaré que cette rencontre a été organisée, en prévision du coup d'envoi officiel de l'événement «Constantine capitale de la Culture arabe», et que cette ville est chanceuse en 2015, du fait d'abriter, également, un événement décidé par des Instances internationales. L'UNESCO ayant, dans ce sens, mis en œuvre des procédures pour que ‘l'Année mondiale de la Lumière' soit célébrée, toute l'année, à Constantine, à partir du 16 avril. «Après un passage à Béjaïa pour célébrer cet événement, puis dans trois jours, à Oran, toute la lumière sera projetée et pendant toute une année sur Constantine», précisera M. Mebarki. Et d'ajouter que «la science de l'optique est un vaste champ de recherches et que toutes les universités, en Algérie, ne seront pas en reste de la célébration de cette année, par des conférences animées par des intervenants et chercheurs algériens et étrangers». Une année qui verra «l'édition de beaucoup d'ouvrages traitant du thème de l'optique dont certains bénéficiant de brevets d'invention», dira t-il. Sans oublier de souligner la place de marque attribuée au savant arabe Ibn El Heithem, dans le domaine de l'optique, lui qui fut le premier à avancer une théorie révolutionnaire, laquelle «est que l'œil reçoit la lumière de l'objet, puis projette l'image de l'objet après analyse de la lumière», souligne-t-il, avant de passer la parole à Mme Irina Bokova. L'oratrice, en présentant Ibn El Heithem, comme le grand inventeur de la science de l'optique, dira qu'il représente, aussi, l'âge d'or de la science et des inventions arabes. «Constantine, déjà désignée pour célébrer la Culture arabe, a tous les atouts de l'universalité, étant une ville où se concrétise la diversité culturelle, eu égard aux différentes civilisations desquelles, la ville puise son patrimoine, c'est une ville de sciences, de philosophie, de religion et de spiritualité», ajoutera elle. La directrice de l'UNESCO n'a pas omis de saisir l'occasion pour manifester son rejet de toutes les formes d'extrémisme. «Ces actes qui persécutent les minorités et qui essayent d'effacer la mémoire, sont des crimes qui sont, en toute contradiction avec l'héritage de l'Islam, plein de tolérance». Elle évoquera les actes de vandalisme qu'ont subi les vestiges archéologiques tels ceux du Musée du Mossoul, en Irak, qui ont été détruits à coups de pioche. «Ce message de tolérance, je l'ai porté à Baghdad et à Tunis qui est de répondre à l'intolérance par la tolérance et la culture, pour que l'Islam ne soit pas pris en otage, j'invite les étudiants de l'Université de Constantine, à faire part de cette action qui est celle d'être «unis pour le patrimoine». Puis, parlant de sa visite à travers les rues de Constantine, elle dira que cette ville fait rêver, avec toutes ces civilisations installées par les Phéniciens, les Romains, les Arabes, les Ottomans et les Européens. Le palais ‘Ahmed bey', le Théâtre régional de Constantine et l'Université Mentouri, ce joyau de l'architecture moderne, conçue par Oscar Niemeyer, sont, tous, des lieux qui prouvent que «Constantine nous montre le chemin d'un monde globalisé, elle nous apprend à vivre dans un monde d'échange et de dialogue ; ce message n'a jamais été aussi éloquent qu'ici, à Constantine», dira-t-elle à la fin. Un chercheur dans le domaine de l'optique, venu de Tlemcen, A. Hafid, est intervenu par la suite pour débattre du sujet de l'invisibilité et l'illusion optique en précisant qu'Ibn El Heithem a défini l'essence même de la lumière, la perception de la lumière était erronée, avant lui. Sous l'oeil amusé de la directrice de l'UNESCO, tous les présents se sont livrés, comme des écoliers à un jeu de calcul préparé par ce chercheur pour prouver la théorie que «c'est la perception du cerveau qui domine celle de l'œil». L'assistance a, par la suite, suivi l'intervention via skype du docteur Suleimen Baraka, du Centre de recherche de l'astrologie et de l'espace de l'Université de Ghaza, pour remercier Mme Irina Bokova, pour le siège attribué à la Palestine, au sein de l'Unesco.

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