Print this page

213 Fest de Constantine : Rendez-vous des «métalleux»

Rate this item
(0 votes)

Les «métalleux», les hard rockers, les férus de son lourd et de «disto» se frottent les mains et comptent les jours qui les séparent du rendez-vous de novembre et l’événement qu’ils attendent depuis des années.

Les 7 et 8 du mois prochain aura lieu, en effet, le 1er Festival de hard rock de Constantine, le 213 Fest, tel que baptisé par ses concepteurs. Mais pourquoi ce nom bizarre ? 213 fait référence à l’indicatif téléphonique international de l’Algérie. C’est aussi simple !  Au programme : Acyl et Arka, des groupes franco-algériens, Traxxx de Tizi Ouzou, Oktav de Constantine et Numidis sorti du fin fond des Aurès.

Pour une première, le menu est prometteur et cela promet des décharges électriques. Rien à voir bien entendu avec les clichés surannés et les préjugés «stigmatisants» débités récemment par une chaîne de télé idiote sur la scène du métal en Algérie et les prétendues pratiques de satanisme. Le hard rock, qui a connu un essor durant les années 1990, est d’abord un mouvement musical animé par une population jeune et rebelle, mais pas marginale.

Hichem Kikaï, qui galère depuis quatre ans pour réussir ce challenge assez personnel, se réjouit de la concrétisation de l’événement et parle d’un rêve. Avec le collectif de jeunes organisateurs et l’association ACT, le 213 Fest vient enrichir la série d’événements musicaux de la ville de Constantine. Il intervient cependant dans une conjoncture de déclin de cette musique en Algérie. L’organisateur reste cependant optimiste : «Nous avons un potentiel important en Algérie et de bons groupes, mais la scène stagne depuis quelques années pour un certain nombre de raisons.

En tout cas, il est temps qu’elle se professionnalise au contact de groupes internationaux.» Amen !  Le 213 Fest se prépare dans des conditions difficiles en l’absence d’un lieu approprié, surtout à cause de ressources financières pour le moins timides. Les pouvoirs publics sont sourds devant de telles initiatives et les sponsors sont réticents, ce qui est compréhensible sachant la nouveauté de l’événement. Dans ce tableau plutôt négatif, le commissariat de «Constantine, capitale de la culture arabe» a le mérite de répondre favorablement à la sollicitation des organisateurs en faisant la promesse d’une assistance généreuse.

L’aide des fans est aussi remarquable, note Hichem, qui décrit une communauté qui se soutient mutuellement. Le mérite revient aussi à ce dernier et à toute l’équipe du 213 Fest, qui font preuve d’une mobilisation admirable, soutenue par une conviction inébranlable.

«C’est surtout pour les fans qui nous encouragent que nous agissons. La passion est le moteur de ma motivation personnelle, bien sûr, et j’ai toujours voulu faire cela», avoue Hichem. Notre interlocuteur et ses amis n’en sont pas à leur première expérience ; ils ont affûté leurs armes à l’occasion d’une tentative en 2011 et ensuite en 2012, quand ils ont ramené les Tunisiens déchaînés de Myrath.

Read 15600 times